L'amitié franco-allemande au service d'une
responsabilité commune pour l'Europe
1.
Le Traité de l'Elysée, signé voici quarante
ans entre la France et la République fédérale
d'Allemagne par le Général de Gaulle et le Chancelier
Adenauer, a scellé la réconciliation entre nos deux
nations et posé les fondements d'une paix durable sur le
continent.
2.
La France et l'Allemagne, membres fondateurs des Communautés
européennes, ont joué un rôle moteur en donnant
une impulsion aux grandes avancées de la construction européenne,
en particulier au cours des vingt dernières années
: l'Acte unique européen, le Traité de Maastricht,
l'Euro, l'espace Schengen. Tout récemment, l'Allemagne
et la France ont eu à coeur de contribuer à la réussite
des négociations d'adhésion de dix pays candidats
conclues à Copenhague. La France et l'Allemagne sont conscientes
d'exercer une responsabilité historique commune au service
de l'Europe. Leur ambition est de continuer de représenter
une force de proposition susceptible, sans rien imposer, d'entraîner
leurs partenaires.
3.
Le Traité de l'Elysée a également inauguré
une ère de coopération sans précédent
entre nos deux pays. Notre dialogue étroit et notre coopération
dans tous les domaines favorisent des échanges de plus
en plus intenses entre nos sociétés. Aujourd'hui,
nous rendons hommage à tous les acteurs qui ont contribué
au développement et l'approfondissement de ce dialogue,
qu'il s'agisse des personnalités politiques, des collectivités
territoriales, des entreprises, des associations, des établissements
éducatifs, scientifiques et culturels.
4.
Nous saluons également l'action de l'Office franco-allemand
pour la jeunesse qui a permis à plus de sept millions de
jeunes de se rencontrer, de l'Université franco-allemande,
au sein de laquelle chaque année, plus de 3.000 étudiants
suivent des cursus binationaux intégrés, et de la
chaîne de télévision ARTE, symbole de la volonté
de coopération de nos deux pays et qui vient de célébrer
son dixième anniversaire. Dans le domaine militaire, nous
soulignons le rôle joué par la brigade franco-allemande,
à l'origine du corps européen, qui nous permet de
conduire conjointement des opérations de gestion de crise.
Au moment où la France et l'Allemagne décident,
à l'occasion de cet anniversaire, de renforcer le lien
qui les unit, ces institutions et l'ensemble des structures de
la coopération franco-allemande doivent adapter leurs missions
à cette nouvelle ère de rapprochement et inscrire
encore davantage leurs actions dans une perspective européenne.
5.
Depuis 40 ans, le contexte de la coopération franco-allemande
a profondément évolué. La fin de la guerre
froide et l'unification allemande ont marqué le début
de la réunification de l'Europe. La conjonction de l'élargissement
de l'Union européenne et de l'adoption d'une Constitution
commune place nos deux pays devant des défis considérables.
Dans le contexte de la mondialisation, l'acquis de 40 ans de coopération
augure bien de notre capacité à assumer les tâches
de la nouvelle Europe. Aussi sommes-nous déterminés
à engager une nouvelle étape dans la coopération
entre nos deux pays.
Exercer
notre responsabilité commune en Europe
6.
La France et l'Allemagne sont liées par une communauté
de destin. Notre avenir commun est indissociable de celui d'une
Union européenne approfondie et élargie. Aussi voulons-nous
proposer à nos partenaires une vision commune de l'Europe
de demain et sommes-nous déterminés à tout
mettre en oeuvre pour promouvoir le renforcement de cette Union.
7.
Après une histoire douloureuse, nous nous réjouissons
des retrouvailles européennes scellées au Conseil
européen de Copenhague et sommes résolus à
faire de l'élargissement un succès, en aidant les
nouveaux pays membres à s'intégrer harmonieusement
au sein de l'Union européenne et à promouvoir, à
nos côtés, les valeurs qui sont l'essence du projet
européen. Nous préparerons ensemble les futures
adhésions, notamment celles de la Bulgarie et de la Roumanie,
et favoriserons la mise en place d'un partenariat privilégié
avec les Etats qui sont aux frontières de l'Union, pour
garantir la stabilité et la prospérité de
l'Europe et de ses voisins.
8.
Cette Union élargie, plus diversifiée, et donc plus
complexe, doit conserver sa capacité de décision
et d'action. A cette fin, nous souhaitons la réussite de
la Convention sur l'avenir de l'Europe. Nous avons remis à
la Convention notre contribution sur les moyens permettant à
l'Union européenne de relever les défis internes
et externes auxquels elle est confrontée. Nous l'appelons
à établir les bases d'une Union plus forte, plus
démocratique, plus lisible, plus solidaire, plus efficace,
jouissant d'une plus grande crédibilité sur la scène
mondiale. Nous souhaitons que les institutions de l'Union puissent
être dotées d'une plus large capacité d'action,
d'une légitimité et d'une stabilité plus
assurées. Nous souhaitons également bâtir
une véritable Union des citoyens. C'est l'une des raisons
pour lesquelles la Charte des droits fondamentaux devrait être
intégrée dans le texte de la Constitution, donnant
toute leur force aux valeurs et aux principes qui sont le socle
de notre projet européen.
9.
Nous sommes déterminés à faire franchir à
la politique étrangère et de sécurité
commune et à la politique européenne de sécurité
et de défense une nouvelle étape, afin de mettre
l'Union en mesure d'assumer pleinement son rôle sur la scène
internationale et de promouvoir à l'échelle mondiale
la liberté, la paix et la démocratie en accord avec
les valeurs qui sont les siennes. Nous proposons la création
d'une Union européenne de sécurité et de
défense, qui confèrera une forme concrète
et une efficacité à la solidarité et la sécurité
commune de ses membres et doit également contribuer au
renforcement du pilier européen de l'Alliance atlantique.
Pour marquer notre détermination en faveur de la poursuite
en ce sens d'une évolution de la politique européenne
de sécurité et de défense, nous engagerons
les efforts nécessaires à l'amélioration
des capacités militaires et, ce faisant, intensifierons
sensiblement notre coopération bilatérale.
10.Nous
nous attacherons également à promouvoir une nouvelle
solidarité avec les pays du Sud afin d'assurer en particulier
le développement des pays les plus pauvres, notamment dans
le cadre des négociations engagées sous l'égide
de l'Organisation mondiale du commerce.
11.
Il est de notre responsabilité conjointe de développer
les politiques communes de l'Union et de les adapter aux réalités
nouvelles de la construction européenne car ces politiques
constituent le fondement essentiel de la solidarité entre
les pays de l'Union. Aussi, nous nous préparerons ensemble
au grand débat qui va s'ouvrir sur les perspectives financières
de l'Union et sur l'avenir des politiques communes après
2006, en ayant à l'esprit le souci de globalité
qui a inspiré les conclusions du récent Conseil
européen de Bruxelles (24-25 octobre 2002).
12.
Nous veillerons au respect du pluralisme linguistique dans les
institutions de l'Union et sommes déterminés à
prendre les mesures nécessaires en faveur de l'emploi de
l'allemand et du français dans les instances de l'Union
européenne, par exemple en favorisant l'apprentissage des
deux langues par les futurs fonctionnaires européens, en
particulier ceux des nouveaux pays membres, dans le cadre de programmes
de formation universitaires ou professionnels.
13.
Nous souhaitons renforcer l'Europe comme espace de liberté,
de sécurité et de justice afin que tous les citoyens
européens vivent en sécurité sur l'ensemble
du territoire de l'Union, en particulier face au développement
de nouvelles menaces. L'Union européenne doit être
une communauté de droit et un espace citoyen. Aussi entendons-nous
favoriser la liberté de circulation dans l'Union par la
suppression des titres de séjour pour les citoyens européens.
Nous agirons également en faveur d'une politique européenne
commune du droit d'asile et de l'immigration. Nous nous engageons
aussi à mener une politique active pour l'instauration
d'un parquet européen, la création d'un casier judiciaire
européen, le renforcement des capacités d'Europol,
et la mise en place d'une police européenne des frontières,
qui permettra de lutter efficacement contre les migrations clandestines.
Rendre
la France et l'Allemagne plus solidaires par une coopération
plus intense
14.
Pour jouer pleinement leur rôle de force d'impulsion et
d'entraînement au sein de l'Union européenne, nos
deux pays doivent développer leur coopération de
manière exemplaire au sein de l'Union européenne.
Notre objectif est que nos projets puissent servir de base aux
politiques européennes. Nous prendrons donc des initiatives
bilatérales permettant d'expérimenter, dans des
domaines d'action prioritaires, une union plus étroite
entre nos citoyens, nos sociétés et nos institutions.
Jeunesse,
éducation et sport
15.La
diversité des langues est une richesse pour l'Union et
leur apprentissage ne peut être qu'une source d'épanouissement
et un atout pour les jeunes générations. Nous souhaitons
mener une action déterminée pour l'enseignement
de la langue du pays partenaire et, plus généralement,
nous entendons promouvoir ensemble un modèle d'éducation
qui permette aux jeunes d'acquérir la maîtrise de
deux langues étrangères européennes.
16.
Nous déclarons le 22 janvier "journée franco-allemande".
Nous souhaitons qu'à l'avenir, cette journée soit
consacrée, dans toutes les institutions de nos systèmes
éducatifs, à une présentation de nos relations
bilatérales, à la promotion de la langue du pays
partenaire, et à une action d'information sur les programmes
d'échanges et de rencontres ainsi que les possibilités
d'études et d'emploi dans le pays partenaire.
17.
Notre objectif est d'encourager les jeunes de nos deux pays à
considérer la France et l'Allemagne comme un cadre unique
pour l'accomplissement de leurs études et l'exercice de
leur profession. Pour faciliter les échanges d'étudiants
et de jeunes en formation ainsi que la mobilité professionnelle,
nous continuerons d'oeuvrer à une pleine et entière
reconnaissance réciproque de nos diplômes et à
favoriser la transparence et la comparabilité de nos qualifications
professionnelles. Les ministres compétents identifieront
les obstacles qui restent à surmonter, arrêteront,
d'ici le prochain Sommet franco-allemand, un calendrier précis
pour la réalisation de cet objectif et devront rendre compte
régulièrement des progrès enregistrés
en ce sens. Il conviendra de promouvoir le développement
de l'Université franco-allemande et de la mettre en mesure
d'accueillir le plus grand nombre d'étudiants possible.
La France et l'Allemagne souhaitent lui donner une nouvelle dimension
en proposant à leurs partenaires européens de favoriser
la constitution de groupements d'établissements d'enseignement
supérieur. A l'avant-garde de l'Europe universitaire, ceux-ci
offriront aux étudiants un parcours académique intégré
au plan européen.
18.
En vue d'intensifier les échanges sportifs, nous souhaitons
que soit présentée la candidature commune de la
France et de l'Allemagne à l'organisation de compétitions
sportives internationales. Nous appelons à la mise en place
de grandes manifestations franco-allemandes, transfrontalières,
sportives et populaires.
Société
civile, culture et médias
19.
Une coopération renforcée entre la France et l'Allemagne
suppose une meilleure connaissance mutuelle de nos sociétés
et de nos cultures. Afin de permettre un dialogue accru entre
nos responsables politiques, économiques, syndicaux, associatifs,
représentants des médias, personnalités du
monde culturel, nous proposons qu'une Conférence franco-allemande
les réunisse chaque année, afin de leur permettre
de débattre des grandes questions qui intéressent
nos deux sociétés.
20.
Nous souhaitons le lancement, dès cette année, des
négociations visant à l'élaboration d'une
Convention internationale sur la diversité culturelle dans
le cadre de l'UNESCO. Cette diversité doit trouver à
s'exprimer notamment dans les secteurs audiovisuels et des nouvelles
technologies de l'information et de la communication. La promotion
de nos industries culturelles doit également y contribuer.
Nous appelons au développement des échanges de journalistes
entre nos deux pays. Nous demandons à nos ministres d'engager
des projets culturels communs dans les Etats tiers, notamment
en mobilisant le fonds de financement conjoint créé
à cet effet par les deux ministères des affaires
étrangères et de rechercher une implantation commune
pour nos instituts culturels à Moscou..
21.
Nous encourageons l'ouverture européenne de la chaîne
culturelle ARTE, tout en conservant son identité franco-allemande,
notamment en soutenant la mise en place par la chaîne d'une
banque de programmes européens et l'invitons à promouvoir
le rapprochement de nos sociétés. Nous soulignons
l'importance de garantir la présence dans le paysage audiovisuel
français et allemand d'au moins une chaîne du pays
partenaire et d'encourager la réalisation et la diffusion
de programmes communs par les organismes de radiodiffusion et
de télévision des deux pays. Nous souhaitons que
nos deux pays poursuivent la réflexion sur l'avenir de
la chaîne européenne d'information Euronews.
Harmonisation
du droit
22.
Afin d'intensifier le rapprochement de nos sociétés
et dans la perspective de nouveaux progrès à réaliser
au niveau européen, nous veillerons à harmoniser
nos législations nationales dans les domaines principaux
qui intéressent la vie de nos citoyens. Nous appelons nos
ministres, lors de la préparation des projets de loi, à
consulter systématiquement leurs homologues et à
mieux prendre en compte l'état et l'évolution de
la législation du pays partenaire afin de rechercher toutes
les convergences possibles. Nous souhaitons en particulier que
soient présentés des projets visant à un
rapprochement des législations sur le droit civil, notamment
le droit de la famille. Nous devons ainsi permettre à nos
ressortissants de bénéficier, s'ils le souhaitent,
de la nationalité de nos deux pays. Nous devons également
réduire et supprimer à terme les difficultés
qui subsistent pour les citoyens dont la vie professionnelle,
familiale et personnelle est partagée entre la France et
l'Allemagne.
Droit
de l'éthique
23.
Nous sommes attachés à apporter des réponses
communes aux problèmes éthiques soulevés
par les progrès de la recherche et de la médecine.
En tenant compte des réflexions menées par les Comités
éthiques des deux pays, nous souhaitons présenter
des projets étroitement concertés permettant l'adoption
de législations comparables.
Coopération
décentralisée et transfrontalière
24.
Nous appelons aussi de nos voeux le renforcement de la coopération
entre collectivités territoriales afin de favoriser l'émergence
de nouveaux liens, notamment entre régions françaises
et Laender allemands, ainsi que le développement d'une
coopération et d'une intercommunalité transfrontalières.
Nous soutenons la création d'un Eurodistrict Strasbourg-Kehl,
bien desservi, ayant vocation à explorer de nouvelles formes
de coopération et à accueillir des institutions
européennes, et appelons à la mise en place d'autres
Eurodistricts.
Politique
étrangère
25.
La France et l'Allemagne veilleront à adopter des positions
communes dans les instances internationales, y compris le Conseil
de Sécurité, et à définir des stratégies
concertées à l'égard des pays tiers, tout
particulièrement dans le cadre de la politique étrangère
et de sécurité commune.
26.
Nos ministres des affaires étrangères accentueront
la complémentarité entre nos réseaux diplomatiques
et consulaires, notamment par le biais d'implantations et de services
communs. Nous leur demandons également d'examiner la possibilité
de procéder à l'ouverture d'ambassades communes
franco-allemandes.
27.
Les services rendus à nos citoyens dans le pays partenaire
devront être améliorés par une coopération
accrue, sous l'égide de nos ministères des affaires
étrangères, entre les services consulaires et l'administration
du pays de résidence. L'assistance mutuelle apportée
à nos concitoyens résidant dans les pays tiers sera
également intensifiée.
Défense
28.
Dans le cadre de la politique européenne de sécurité
et de défense, la France et l'Allemagne soulignent, à
cette occasion qui marque également le quinzième
anniversaire de la création du Conseil franco-allemand
de sécurité et de défense, la qualité
et l'importance de leur coopération en matière de
défense ainsi que leur volonté de la renforcer dans
une perspective européenne. Cela concerne en particulier
le développement des capacités militaires, y compris
la mise au point de nouvelles formes de coopération, notamment
par l'harmonisation de la planification des besoins militaires
et la mise en commun de capacités et de ressources, contribuant
à la mise en oeuvre d'une politique européenne de
l'armement et à la diffusion d'une culture européenne
de sécurité et de défense.
Politique
économique et financière
29.
Afin de renforcer la coordination de nos politiques économiques
et de nos actions, tant au niveau communautaire qu'international,
la France et l'Allemagne développeront, au sein du Conseil
économique et financier franco-allemand créé
par le Protocole de 1988, qui est la pierre angulaire de nos relations
bilatérales, des positions communes sur les questions fondamentales
de la politique économique et financière qui se
posent à moyen et long terme, telles que celles du financement
des retraites, des systèmes de santé et du marché
du travail. Nous approfondirons également notre coopération
en matière de politique industrielle, commerciale, d'énergie,
de technologies et de transports afin de renforcer, dans le cadre
européen, la compétitivité de nos économies.
30.
Afin que l'Europe puisse pleinement contribuer aux débats
internationaux de politique économique, financière
et commerciale et disposer d'une capacité accrue d'analyse
et de proposition, renforçant ainsi sa position dans ces
domaines, la France et l'Allemagne décident de lancer une
initiative européenne afin de créer un Centre européen
d'économie internationale consacré à ces
objectifs. Ce Centre, qui pourrait être localisé
à Bruxelles, devrait pouvoir s'élargir progressivement
à tous les partenaires européens - Etats membres,
institutions communautaires et opérateurs privés.
Aide
au développement
31.
La France et l'Allemagne renforceront leur coordination en matière
d'aide au développement, notamment dans la définition
des priorités de leur politique bilatérale et leur
évaluation, et s'efforceront de définir des positions
communes dans les différentes enceintes internationales
concernées. Elles renforceront leur coopération
sur le terrain en mettant en oeuvre des projets communs ou complémentaires,
visant à contribuer au développement, en priorité
du continent africain, et à lutter contre des fléaux
tels que la drogue et les grandes pandémies, comme le SIDA.
32.
Nous appelons également à la mise en place d'un
service de volontaires franco-allemands, afin de permettre à
de jeunes Français et de jeunes Allemands de s'engager
ensemble dans des projets de coopération en pays tiers,
en particulier en direction des pays en développement
Environnement
et développement durable
33.
Dans un contexte où les catastrophes et en particulier
les inondations posent de plus en plus fréquemment en des
termes nouveaux la question de la prévention des risques
naturels et la gestion des crises, la France et l'Allemagne veulent
être le moteur d'une politique européenne en matière
de prévention des catastrophes naturelles, en particulier
des inondations. Elles demanderont à la Commission de soumettre
une proposition en vue de la création d'un Centre européen
de prévention et de protection contre les inondations.
Le Conseil franco-allemand de l'environnement consacrera dans
ses travaux une priorité à cette tâche. Les
deux pays examineront la possibilité de recourir à
des moyens d'intervention communs en cas de catastrophes.
34.
Nous agirons en faveur d'une réelle gouvernance internationale
de l'environnement, par le renforcement du Programme des Nations
Unies pour l'environnement (PNUE), pour viser, à terme,
la création d'une Organisation mondiale de l'environnement
dans le cadre des Nations Unies.
Recherche
et développement technologique
35.
Nous souhaitons poursuivre le développement de la coopération
franco-allemande pour contribuer à la création d'un
espace européen de recherche, notamment par des actions
en faveur de la mobilité des chercheurs et du développement
des formations doctorales au sein de l'Université franco-allemande.
Nous sommes déterminés à donner un nouvel
élan à notre coopération spatiale, notamment
dans le domaine des lanceurs. Nous sommes favorables à
ce que soit expressément insérée dans les
traités la compétence de l'Union européenne
dans le domaine spatial. Etant donné les derniers développements
connus par cette technique, nous nous prononçons à
nouveau fermement contre le clonage d'êtres humains, dans
le droit fil de l'initiative franco-allemande prise dans le cadre
de l'Organisation des Nations Unies. Nous favoriserons la coopération
entre les établissements de recherche français et
allemands pour leur permettre de s'engager encore plus efficacement,
ensemble, dans la lutte contre le cancer.
Renforcer
nos procédures de concertation bilatérale
36.
Les Sommets franco-allemands prendront la forme d'un Conseil des
ministres franco-allemand. Il sera préparé par les
ministres des affaires étrangères. Le Conseil des
ministres assurera la coordination de la coopération franco-allemande
au plus haut niveau ainsi que le suivi de sa mise en oeuvre dans
les domaines d'action prioritaire. Des Conseils des ministres
restreints pourront être réunis pour traiter de sujets
spécifiques.
37.
Le Comité et le Conseil franco-allemand de sécurité
et de défense se tiendront à l'occasion du Conseil
des ministres franco-allemand.
38.
Si un sujet de l'ordre du jour s'y prête, le ministre concerné
du pays partenaire assistera au Conseil des ministres de l'autre
partie et sera invité à présenter des projets
de législation commune franco-allemande.
39.
Les ministres de nos deux pays devront se rencontrer également,
en sus des Conseils de l'Union européenne, de manière
plus systématique et plus fréquente, tout particulièrement
pour préparer l'ordre du jour du Conseil des ministres
franco-allemand.
40.
Le rythme des rencontres de haut niveau entre le Président
et le Chancelier, en présence des deux ministres des affaires
étrangères, sera maintenu et pourra être intensifié,
en tant que besoin.
41.
Un Secrétaire général pour la coopération
franco-allemande sera institué dans chaque pays. Personnalité
de haut niveau, il sera rattaché personnellement au Chancelier
et au Premier ministre et disposera d'une structure appropriée
au ministère des Affaires étrangères. Il
coordonnera la préparation, la mise en oeuvre, le suivi
des décisions des instances politiques de concertation
et le rapprochement de nos deux pays dans les instances européennes.
Il sera assisté d'un adjoint du pays partenaire.
Le
Secrétaire général pour la coopération
franco-allemande participera au Conseil des ministres franco-allemand.
Il présidera la Commission interministérielle pour
la coopération entre les deux pays.
42.
Afin d'améliorer la connaissance réciproque des
pratiques administratives et l'efficacité de notre travail
en commun au sein des administrations publiques de nos deux pays,
nous demandons à nos ministres de généraliser
l'affectation de fonctionnaires auprès du pays partenaire,
au niveau national comme au niveau local, de rendre systématiques
les contacts entre responsables des mêmes dossiers dans
les deux Etats, d'accroître les échanges d'information,
d'améliorer la connaissance de la langue du partenaire
et de mettre en place des formations conjointes, particulièrement
pour l'encadrement. Nous les invitons également à
intégrer dans leur équipe, au sein de leur cabinet,
un ressortissant du pays partenaire. Nous invitons également
les collectivités territoriales à mettre en place
de tels échanges.
43.
La mise en oeuvre de la présente déclaration relève
de la responsabilité conjointe des ministères des
deux pays dans leurs domaines de compétence respectifs.
Ceux-ci soumettront, lors du Sommet suivant ce 40ème anniversaire,
un programme conjoint de coopération. Il sera ensuite procédé,
lors de chaque Conseil des ministres franco-allemand, à
l'évaluation de la mise en oeuvre des programmes de coopération
et à l'actualisation de leurs priorités.
Le Président
de la
République Française,
Jacques CHIRAC
|
Le Chancelier
de la
République fédérale d'Allemagne,
Gerhard SCHRÖDER.
|
La déclaration
commune au format pdf 
.
.
|