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S Y N T H E S E
LE TANDEM FRANCO-ALLEMAND FACE AU
CONFLIT EN IRAK |
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Fondement de la position franco-allemandesur l'Irak
-> Evolution du face à face
France-Allemagne /Etats-Unis
-> Les derniers développement
du conflit
Fondement de la position franco-allemande sur le désarmement
de l'Irak
Une nouvelle résolution serait nécessaire
Le 14 janvier 2002, lors d'une conférence de presse, le chancelier
allemand, G. Schröder déclarait qu'une éventuelle
intervention militaire en Irak requérait l'adoption préalable
d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU
: "Il est plutôt vraisemblable que les partenaires européens
vont uvrer en faveur d'une deuxième (résolution)...
(...) je trouve cela également raisonnable. (...) L'Allemagne
veut que la résolution 1441 soit entièrement appliquée",
mais l'Allemagne cherche à "obtenir son application
sans guerre". Le chancelier allemand réagissait alors
à un article publié dans le New York Times par l'ambassadeur
d'Allemagne auprès des Nations unies, Guenter Pleuger, dans
lequel ce dernier avait déclaré q'une telle résolution
était "souhaitable, mais pas nécessaire"
si l'Irak viole les obligations auxquelles elle doit se soumettre.
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Sur
la coopération franco-allemande à propos de la question
irakienne, G. Schröder avait également déclaré
: "Paris et Berlin vont coopérer très étroitement
ensemble, au niveau bilatéral et européen de toutes
façons, mais aussi en ce qui concerne notre action au sein
du Conseil de sécurité"; en effet, l'Allemagne
siégeait déjà depuis le début du mois
de janvier au Conseil de sécurité en tant que membre
non permanent et en assume depuis le mois de février la présidence.
La France conditionnait également tout recours à la
force contre l'Irak à une nouvelle résolution du Conseil
de sécurité de l'ONU.
Cette
position reprenait les critiques que G. Schröder avait
déjà formulées à l'égard
d'un éventuel recours à la force en Irak et contre
la position des Etats-Unis, lors de la campagne électorale
qui précéda sa réélection le 22
septembre 2002 |
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"Il est plutôt vraissemblable que les partenaires
européens vont uvrer
en faveur d'une 2ème (résolution)..."
G. Schröder,
14/01/03
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Nous verrons par la suite que l'exigence d'une résolution du
Conseil de sécurité s'est par la suite renversée:
lorsque les américains et les anglais accepterèrent
l'idée qu'un recours à la force contre l'Irak se base
sur une nouvelle résolution des Nations unies, le couple franco-allemand
estima alors qu'elle n'était plus nécessaire.
La position commune du couple franco-allemand exprimée lors
du 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée (22-23
janvier 2003).
C'est lors du 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée
- Véritable acte fondateur après-guerre de l'amitié
franco-allemande -que le tandem franco-allemand a exprimé une
véritable position commune sur la crise irakienne ; en effet,
le Chancelier G. Schröder et le Président J. Chirac ont
profité de l'occasion symbolique pour déclarer que la
guerre n'était pas inévitable en Irak. |
G. Schröder
et J. Chirac lors du 40e anniversaire du Traité de l'Elysée
© Ministère des Affaires Etrangères / F. de la
Mure |
A l'issue d'un conseil des ministres franco-allemand qui s'est tenu
dans la matinée du 22 janvier 2003, le Président français
et le Chancelier allemand avaient insisté sur leur communauté
de vues à propos du dossier irakien. Lors de la réunion
à Versailles dans l'après-midi, des députés
français et allemands, J. Chirac déclarait à
propos du désarmement de l'Irak : "Le seul cadre d'une
solution légitime est celui des Nations unies. La France et
l'Allemagne, en présidence successive du Conseil de sécurité
de l'Onu, mènent une concertation étroite et exemplaire
pour donner toutes ses chances à la paix (...) La guerre
n'est pas inévitable. (...) Il est urgent que l'Europe
s'impose comme un acteur international. Elle est aujourd'hui un exemple
pour tous ceux qui refusent la fatalité de la guerre".
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De son côté, G. Schröder avait insisté sur
le fait que les Etats membres du Conseil de sécurité
devaient assumer "leurs responsabilités vis-à-vis
de la paix et de la sécurité internationale"
(l'Allemagne est membre non-permanent du CS pour deux ans depuis le
1er janvier 2003 et en a pris la présidence au début
du mois de février).
Vive réaction américaine : la France et l'Allemagne
incarnent la "vieille Europe"
En réaction à la prise de position franco-allemande
sur l'Irak, le Secrétaire d'Etat à la défense
américain, Donal Rumsfeld, avait alors déclaré
que l'Allemagne et la France représentait "la vieille
Europe": "Maintenant, vous vous imaginez que l'Europe,
c'est la France et l'Allemagne. Pas moi. Je pense que ça, c'est
la vieille Europe", avait-il déclaré à
Washington.
"Si l'on considère l'ensemble des pays européens
qui sont membres de l'OTAN, le centre de gravité s'est
déplacé à l'est. (
) Vous avez
raison, l'Allemagne a représenté un problème
et la France a représenté un problème,
mais (...) si vous regardez bien, très nombreux
sont les pays européens qui ne sont pas d'accord avec
la France et l'Allemagne sur ce sujet (l'Irak), ils sont avec
les Etats-Unis". |
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"...vous vous imaginez que l'Europe c'est la France et
l'Allemagne. Pas moi. Je pense que ça, c'est la vieille
Europe."
D. Rumsfeld,
05/02/03
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Le 8 février 2003, lors d'une conférence sur la sécurité
qui se tient chaque année à Munich, Joschka Fischer
avait répondu directement répondu à Donald Rumsfeld
qui y prenait part en déclarant à son attention (en
anglais) : "Je ne suis pas convaincu. C'est mon problème.
Je ne peux pas dire publiquement 'voici les raisons' parce que je
n'y crois pas".
Le Secrétaire
d'Etat américain à la défense, Donald Rumsfeld,
© Department of Defense
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Donald Rumsfeld avait préalablement déclaré
que les pays européens qui refusaient ouvertement de
soutenir la position des Etats-Unis sur l'Irak, mettaient à
mal les relations transatlantiques; il avait qualifié
qualifié d'"inexcusable" le refus des
français, des allemands et des belges d'octroyer une
aide militaire de l'OTAN à la Turquie en prévision
d'une éventuelle intervention militaire en Irak: "Cela
dépasse mon entendement. (...) La Turquie est
un allié, le Traité de l'Atlantique Nord prévoit
cela. La Turquie est membre de notre alliance. Je pense qu'il
est inexcusable de l'empêcher de renforcer ses capacités
défensives"; il avait également tenu
à rappeler que pour les Etats-Unis, la guerre "n'a
jamais été un choix facile". |
La France, qui
était également représentée lors de cette
conférence par son Ministre de la défense, Michèle
Alliot-Marie, avait alors tenu à préciser que la France
n'avait jamais exclu l'option militaire, mais que celle-ci ne doit
intervenir en dernier ressort.
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