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Dossier / Débat - Martin Walser
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De la banalité du bien |
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Le
12 octobre 1998, dans l'Eglise Saint-Paul de Francfort, le Prix de
la Paix a été décerné au célèbre écrivain Martin Walser par les libraires
allemands. Aussitôt après le discours prononcé par l'écrivain ("Expériences
faites lors de la rédaction d'une allocution du dimanche"), un grand
débat public s'est ouvert visant à savoir si ses déclarations concernant
le passé de l'Allemagne auraient donné lieu à des malentendus.
Ce dossier contient le passage du discours de M. Walser qui fut à
l'origine du débat et des articles qui en donne une appréciation critique.
© 1999
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Martin
WALSER
Ecrivain
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Dossier / Débat - Du discours
politique de l'écrivain |
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Le
Professeur Dieter Borchmeyer est l'un des acteurs du débat qui a eu
lieu autour du discours de Martin Walser lors de la remise du prix
des libraires allemands. Il revient sur les critiques qui ont été
formulées à son égard et fait une analyse très détaillée de la forme
des propos tenus par l'écrivain, le poète Walser qui recourt à un
langage littéraire et refuse de parler le "langage d'emprunt" du monde
de l'information.
Pour le Professeur Borchmeyer, les racines du malentendu résident
justement dans la mauvaise perception de la forme de ce discours.
Pour reprendre les propos de l'auteur de cet article, le sujet et
le ton de Walser sont une sorte d'adaptation libre de Kleist : "de
la formation progressive du discours pendant le discours". Comme il
l'écrit, "voilà un écrivain qui, en tâtonnant, essaie de se sonder
lui-même… il ne parle pas seulement, … il se laisse aussi parler lui-même".
C'est pour lui, cette forme de "monologue intérieur" qui n'a pas été
comprise. Par ailleurs, il revient sur le fait que Walser parle de
l'instrumentalisation de la Shoah mais qu'il ajoute : "je n'ai jamais
cru possible de quitter le banc des accusés".
©
1999
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Prof.
Dr. Dieter BORCHMEYER
Professeur de littérature allemande
à l'université de Heidelberg |
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Dossier / Débat - Martin Walser
ou le rappel de la conscience
Remarques à propos du travail sur le passé allemand |
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Manfred
Osten insiste sur l'importance de la "conscience" pour comprendre
les propos de Martin Walser lors de son allocution à Francfort. Il
revient sur le "mal aux yeux" que Walser ressent face à "l'atrocité"
et "l'ignominie éternelle" du nazisme présenté sans cesse dans les
médias. Pour lui, Walser a voulu marquer par ses propos son opposition
aux grands airs de cette culture commémorative de la vie publique
qui serait devenue une simple routine ; face à cette situation, l'écrivain
préconise l'attitude emprunte de scepticisme de la mémoire individuelle
car, pour lui, "une bonne conscience n'en est pas une". Selon Manfred
Osten, Walser semble regrette la disparition de la conscience individuelle.
Il rappelle encore que l'écrivain estime que cette carence est d'autant
plus regrettable que l'Etat est loin de pouvoir fournir toutes les
réponses aux interrogations de la conscience.
©
1999
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Dr.
Manfred OSTEN
Secretaire général de la fondation
"Alexandre de Humboldt" |
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Dossier / Débat - Le meilleur
de ce que nous pouvons être |
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La
principale question posée par le Professeur Marcel Reich-Ranicki face
au discours prononcé par l'écrivain Martin Walser dans l'église Saint-Paul
de Francfort est : "qu'elle peut, devrait ou doit, être notre attitude
aujourd'hui" face au crime commis par les Allemands, à la responsabilité
et la honte allemandes. Comme il le rappelle : " ma vie entière est
concernée par cette question allemande qui est au centre de mon existence
morale, politique, voire psychique et, même (…) de ma vie professionnelle
aussi". Et il continue : "Ce que j'ai vécu de plus atroce fut le fait
des Allemands. Ce que j'ai vécu de plus beau, je le dois aux Allemands
(…). Ainsi, je n'arrive ni à suivre ce débat en observateur distant
et froid (…) ni à le soumettre à une critique sévère". Le Professeur
Reich-Ranicki estime que "ce n'est ni sur le plan politique, ni sur
le plan moral, ni en tant qu'intellectuel ou encore en tant qu'observateur
[que Walser] a échoué, mais en tant qu'orateur et en tant qu'écrivain".
Même s'il juge que le débat déclenché par ce discours est d'une grande
utilité, il regrette que les explications imprécises et les formulations
vagues de Walser aient pu susciter des malentendus.
©
1999
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Prof.
Marcel REICH-RANICKI
Critique littéraire
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L'image d'Ernst Jünger en France : un débat toujours actuel |
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Quelques
mois après la disparition du célèbre écrivain Ernst Jünger, Le
Forum Franco-Allemand a décidé de rendre hommage à cet auteur
connu de part et d'autre du Rhin. L'analyse de la réception de son
œuvre en France et en Allemagne est particulièrement intéressante
tant elle fait ressortir les différences de perception qui peuvent
exister, en fonction de nos sensibilités et de notre culture. Nous
remercions le Professeur Julien Hervier d'avoir contribué à cet hommage…
©
1998
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Julien
HERVIER
Professeur à la faculté
de lettres de Poitiers |
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De la réception de Brecht dans l'Allemagne et la France d'après-guerre
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Cette
année (1998), Bertolt Brecht aurait cent ans… Il fait partie des auteurs
qui ont eu une influence aussi bien en France qu'en Allemagne. Ainsi,
Le Forum Franco-Allemand a décidé de consacrer un dossier à cet auteur
qui n'a jamais laissé indifférent.
©
1998
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H.
KIESEL - S. KLUWE
Professeur - Univ. Heidelberg
Chargée de recherches |
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