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Bilan d'une exposition franco-allemande :
Marianne et Germania
- Un siècle de passion franco-allemande
L'exposition franco-allemande "Marianne et Germania" a eu un grand retentissement dans nos deux pays ; elle a suscité de l'intérêt, de la curiosité et même provoqué certains débats entre intellectuels… Ainsi, il nous a paru intéressant de demander au Commissaire de cette exposition de nous faire part de son expérience personnelle quelques mois seulement après sa clôture. Nous la remercions pour sa contribution.©1998
Marie-Louise von PLESSEN - Commissaire de l'exposition
"Marianne et Germania" (1998)


Marianne et Germania, un siècle de passions franco-allemandes, 1789-1889" - tel est le titre de la deuxième étape de l'exposition qui se tenait à Paris au Musée du Petit Palais du 8 novembre 1997 au 15 février 1998, dans le cadre des accords de coopération culturelle signés entre les villes de Paris et de Berlin. La version réduite était issue de l'exposition mère intitulée "Marianne et Germania 1789-1889. France et Allemagne. Une revue des deux mondes" présentée du 15 septembre 1996 au 5 janvier 1997 au Martin Gropius Bau. Cette manifestation phare du festival de Berlin de l'automne culturel consacrée aux relations franco-allemandes et organisée par les Berliner Festspiele GmbH, traitait les hauts et les bas du transfert culturel des deux côtés du Rhin au 19e siècle. Cette époque de mouvements nationaux, riche en échanges et en impulsions mutuels entre les deux mentalités et leurs symboles, nourrissait les intellectuels dans divers domaines tant artistiques que scientifiques et enrichissait les connaissances réciproques, en bien et en mal, des voisins de part et d'autre du Rhin. L'histoire mentale du couple France-Allemagne se voyait donc narrée à travers les salles thématiques et soumise à l'iconographie des symboles nationaux, Marianne et Germania. Au grand foyer de Berlin, les sœurs virtuelles étaient présentées dos à dos en sculpture gigantesque, unies pour l'accomplissement des impulsions de la révolution française d'une part, et pourtant, par l'incompatibilité de leur destins nationaux inlassablement perturbés par un désamour.

Comme leurs maîtres-actrices, les stations de l'exposition ont connu un destin inégal. A Berlin, le public et la presse internationale (et non seulement européenne) ont applaudi, avec un fort appui, le concept de cette méthode narrative mettant en valeur les déceptions mutuelles des images ennemies et amies oscillant entre amour et désamour sur la scène politique bouleversée de ces décennies, sans toutefois aborder les atrocités du 20e siècle. A Paris, la manifestation s'est gérée de façon plus officielle, moins dramatique et réduite par l'espace et le budget, avec une dernière salle vouée à la passion du wagnérisme réconciliant les fronts intellectuels quinze ans après la défaite de Sedan. Visant vers l'Europe unie du 21e siècle, Paris et Berlin se sont donnés l'effort de vivre et d'étudier, au champ miné du 19e siècle, les scènes de siège, de bagarre et de ménage entre Marianne et Germania.

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