Déclaration
commune du Président G. W. Bush et du Premier Ministre T.
Blairs à propos de l'Irak -
Déclaration publiée à l'occasion
de leurs entretiens de Belfast
Belfast, 8 avril 2003.
L'avenir de
l'Irak appartient au peuple irakien. Après des années
de dictature, l'Irak sera bientôt libéré. Pour
la première fois depuis plusieurs décennies, les Irakiens
choisiront sous peu leur propre gouvernement représentatif.
Les opérations
militaires de la coalition progressent et seront couronnées
de succès. Nous mettrons fin à la menace que font
peser les armes de destruction massive de l'Irak, nous apporterons
une aide humanitaire et nous garantirons la sécurité
du peuple irakien. Nous créerons un milieu dans lequel les
Irakiens pourront décider de leur avenir démocratiquement
et pacifiquement.
Nous sommes
reconnaissants aux hommes et femmes de nos forces armées,
ainsi qu'aux soldats courageux de l'Australie et de la Pologne et
aux forces détachées par d'autres membres de la coalition.
Ils font preuve d'un courage immense et d'un grand professionnalisme
face à un grave danger. Nous déplorons la mort des
membres des forces armées qui ont fait le sacrifice de leur
vie et nous exprimons nos sincères condoléances à
leur famille.
Nous déplorons
aussi les pertes de la population civile en Irak. Les forces de
la coalition prennent grand soin de ne pas faire des victimes parmi
la population civile. Le gouvernement irakien fait tout l'opposé.
Il met délibérément en danger des civils irakiens
et se sert de femmes et d'enfants comme boucliers humains. Il envoie
des escadrons de la mort exécuter des Irakiens qui préfèrent
la liberté au combat en faveur d'un régime dictatorial.
Nous condamnons les attaques du gouvernement irakien exécutées
par des hommes en civil, les redditions qui n'en sont pas et les
mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre. Ces
actes constituent une violation de toutes les normes de la décence
et du droit international.
Nous prenons
toutes les mesures possibles pour protéger en Irak tous les
lieux saints musulmans et d'autres lieux importants qui font partie
du patrimoine religieux et culturel de l'islam et de l'Irak. Nous
n'avons nullement confiance que le gouvernement irakien fasse de
même, et les informations selon lesquelles il met délibérément
en danger ces lieux et s'en sert à des fins militaires nous
préoccupent profondément.
La coalition
distribue des vivres, des médicaments et d'autres formes
d'aide humanitaire à la population irakienne. Cette aide
augmentera au fur et à mesure que le territoire irakien sera
libéré et que les institutions spécialisées
de l'ONU et des organisations non gouvernementales seront mieux
à même d'exercer leurs activités. Nous nous
félicitons de l'adoption par le Conseil de sécurité
de l'ONU de la résolution 1472, qui autorise la reprise des
livraisons de l'aide humanitaire à l'Irak dans le cadre du
programme « Pétrole contre nourriture ».
Comme nous
l'avons dit lors de notre réunion du 16 mars aux Açores,
nous nous acquitterons de notre obligation d'aider le peuple irakien
à créer une nation qui est unie, libre et en paix
avec elle et avec ses voisins. Nous soutenons les aspirations de
tous les Irakiens en ce qui concerne la formation d'un gouvernement
représentatif uni qui respectera les droits de l'homme et
l'État de droit en tant que principes fondamentaux de la
démocratie. Nous réaffirmons notre engagement à
protéger les ressources naturelles de l'Irak, en tant que
patrimoine du peuple irakien, qui doivent être exploitées
uniquement à son profit.
Dès
que la coalition entreprendra la reconstruction de l'Irak, elle
agira de concert avec ses alliés, avec d'autres donateurs
bilatéraux ainsi qu'avec l'ONU et d'autres institutions internationales.
L'Organisation des Nations unies a un rôle fondamental à
jouer dans la reconstruction de l'Irak. Nous encourageons les efforts
des institutions spécialisées de l'ONU et des organisations
non gouvernementales en ce qui concerne la fourniture immédiate
d'une aide à la population irakienne. Comme nous l'avons
indiqué aux Açores, nous comptons demander au Conseil
de sécurité de l'ONU d'adopter des résolutions
réaffirmant l'intégrité territoriale de l'Irak,
garantissant la livraison rapide de secours et approuvant une administration
pertinente pour la période de l'après-conflit en Irak.
Nous nous félicitions de la nomination par le secrétaire
général de l'ONU d'un conseiller spécial pour
l'Irak qui sera chargé de collaborer avec la population irakienne
et avec les représentants de la coalition.
Le jour où
les Irakiens se gouverneront eux-mêmes doit arriver rapidement.
Dès que possible, nous soutiendrons la formation d'un gouvernement
provisoire irakien, d'une administration de transition dirigée
par les Irakiens, en attendant que le peuple irakien instaure un
gouvernement permanent. Le gouvernement provisoire aura une large
assise et sera représentatif ; ses membres proviendront de
tous les groupes ethniques et de toutes les régions de l'Irak
ainsi que de la diaspora. Il sera établi en tout premier
lieu par le peuple irakien, avec l'aide des membres de la coalition
et de concert avec le secrétaire général de
l'ONU. Au fur et à mesure de la progression des forces de
la coalition, des responsables civils irakiens se manifesteront
et pourront faire partie de ce gouvernement provisoire. Celui-ci
assumera progressivement les fonctions d'un gouvernement normal.
Il constituera pour les Irakiens un moyen qui leur permettra de
participer à la reconstruction économique et politique
de leur pays dès le début.
Les forces
de la coalition resteront en Irak aussi longtemps que cela sera
nécessaire pour aider le peuple irakien à mettre en
place ses propres institutions politiques et à reconstruire
leur pays, mais pas plus longtemps. Nous sommes impatients d'accueillir
un Irak libéré au sein de la communauté internationale
des nations. Nous demandons à nos partenaires de la communauté
internationale de se joindre à nous pour garantir que l'avenir
du peuple irakien sera démocratique et sûr.
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