Déclaration
du Président Jacques Chirac sur l'Irak
Paris, Palais de l'Elysée, 20 mars 2003.
Mes chers compatriotes,
Les opérations
militaires viennent de commencer en Irak. La France regrette cette
action engagée sans l'aval des Nations Unies. Et je souhaite
que ces opérations soient les plus rapides et les moins meurtrières
possible et qu'elles ne conduisent pas à une catastrophe
humanitaire.
Jusqu'au bout,
la France, avec bien d'autres pays, s'est efforcée de convaincre
que le nécessaire désarmement de l'Iraq pouvait être
obtenu par des voies pacifiques.
Ces efforts
n'ont pas abouti. Quelle que soit la durée de ce conflit,
il sera lourd de conséquences pour l'avenir.
Mais la France,
fidèle à ses principes - primauté du droit,
équité, dialogue entre les peuples et respect des
autres -, continuera à agir pour que les crises qui ensanglantent
ou menacent le monde trouvent des solutions justes et durables dans
l'action collective, c'est-à-dire dans le cadre des Nations
Unies, seul cadre légitime pour construire la paix, en Irak
comme ailleurs.
C'est pourquoi,
demain, il nous faudra nous retrouver, avec nos alliés, avec
toute la communauté internationale, pour relever ensemble
les défis qui nous attendent.
De même,
la France ne se résigne pas à ce que l'Europe reste
inachevée. L'Europe doit prendre conscience de la nécessité
d'exprimer sa propre vision des problèmes du monde et de
soutenir cette vision par une défense commune crédible.
C'est à la réalisation de cette ambition, au service
de la paix et de la prospérité, que la France appelle
ses partenaires de l'Union Européenne comme ceux qui vont
y adhérer.
J'ai demandé
au Premier ministre de réunir aujourd'hui le Gouvernement.
Sous son autorité, les pouvoirs publics mettent en oeuvre
les dispositions que la situation exige. Qu'il s'agisse de la sécurité,
de l'économie ou de notre cohésion nationale, je veux
vous dire que nous sommes vigilants et entièrement mobilisés.
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