BARCELONE
15-16/03/02
Revue Qui est qui Synthèses Textes Institution / Elections A lire Partenaires

Sommaire
Europe
Pesc
Défense
Droit
Economie
Culture
inscription
suppression
l'Actualité en bref..
Consultez le dernier numéro...
Découvrez les livres...
Recevez un numéro...
CONSEIL EUROPEEN DE BARCELONE
15 - 16 MARS 2002


LE COUPLE FRANCO-ALLEMAND
ET LA CONSTRUCTION EUROPEENNE


Cette rubrique présente les principaux résultats du Conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002. Les principaux résultats de cette réunion portent sur la libéralisation du marché de l'énergie en Europe, la mise sur pieds de nouvelles mesures en faveur de "l'Europe sociale", le choix de règles pour une une meilleure harmonisation des marchés financiers, des mesures d'aide en faveur des pays pauvres et le lancement du projet de GPS européen Galileo. Les Quinze se sont également exprimés sur les grands dossiers de l'actualité internationale : taxation américaine des importations d'acier, situation au Proche-Orient...
.

LIBERALISATION DU MARCHE EUROPEEN DE L'ENERGIE


Le Conseil européen de Barcelone a décidé l'ouverture à la concurrence du marché européens de l'électricité et du gaz pour les professionnels en 2004, (plus de 60% du marché européen); elle ne concerne donc pas les particuliers.

Cette ouverture s'inscrit dans le cadre du programme de réformes structurelles lancé il y a deux ans à Lisbonne; en effet, le Conseil européen de Lisbonne avait décidé la libéralisation des industries de réseaux (énergie, transports, télécommunications).

Il n'a donc pas été décidé d'ouvrir à la concurrence le marché européen de l'énergie pour les particuliers comme le souhaitaient MM. Aznar, Blair ou Berlusconi. Les deux leaders de l'exécutif français y étaient opposés; la campagne présidentielle en cour ne favorisait pas une évolution des positions sur ce dossier sensible. Les deux candidats à l'élection présidentielle française avaient justifié ce choix au nom de la défense du service public à la française.


Photo de famille du Conseil européen de Barcelone
© Communautés européennes, 1995-2002

Le Président français avait déclaré peu avant : "Nous sommes favorables à l'ouverture, mais pas au détriment de nos services publics, qui constituent un fondement de notre pacte républicain".

Le Président espagnol, Jose Maria Aznar, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE lors de ce Conseil, a déclaré que le Conseil avait donné mandat à la Commission européenne pour étendre l'accord sur l'énergie obtenu à Bercelone "au marché des particuliers, avant le sommet européen du printemps 2003".

Selon le Président de la Commission européenne, Romano Prodi : "Il est clair que cet accord va entraîner une réduction des prix et une augmentation de la concurrence (...)Les garanties de service public ne sont pas une faveur faite à la France".

.

MESURES EN FAVEUR DE L'EUROPE SOCIALE


Le Conseil européen a rappelé son attachement au "modèle social européen" et à la recherche du plein emploi.

Le Conseil a décidé la création d'"une carte européenne de protection sociale"; il a également décidé l'adoption de recommandations :

- pour favoriser l'accès des femmes au marché du travail,

- pour augmenter les capacités en garderie afin de favoriser l'emploi des femmes,

- pour augmenter l'âge moyen de départ à la retraite de cinq ans par rapport à la base actuelle de 58 ans; selon les conclusions adoptées par le Conseil : "Une augmentation progressive d'environ 5 ans de l'âge moyen de la retraite doit être recherchée d'ici 2010";

- pour favoriser les "formules de retraite graduelle" et la "garantie d'un réel accès à la formation tout au long de la vie".

En matière de retraite, le Conseil européen de Barcelone a également estimé que : "Les incitations à une retraite anticipée pour les personnes, et l'introduction de plans de retraite anticipée par les entreprises devraient être découragés".

Il a également été décidé que les Etats "devraient supprimer les freins à l'emploi des femmes, et s'efforcer de mettre en place (...) des structures d'accueil pour au moins 33% des enfants de moins de 3 ans".

Le Conseil invite par ailleurs les partenaires sociaux "à trouver des moyens pour mieux gérer les restructurations d'entreprises à travers le dialogue et une approche préventive".

La lutte contre la pauvreté demeure également l'une des préocupations de l'UE.
.

L'AIDE AUX PAYS PAUVRES

Le Conseil européen de Barcelone a décidé l'augmentation, d'ici 2006, de 0,39% minimum du PIB la dépense annuelle de chaque pays membre, le financement de l'aide au développement.

L'objectif visé est d'atteindre les 0,7% du PIB retenu par l'ONU. L'Union est le premier donateur mondial; elle prévoit de dépenser 4,8 milliards d'euros pour l'aide cette année, en plus de ce que chaque pays verse..

.

L'HARMONISATION DES MARCHES FINANCIERS


Les 15 se sont mis d'accord sur "l'intégration des marchés financiers européens, avec l'adoption de sept directives d'ici à la fin 2002".

Le Conseil européen a recommandé d'adopter d'ici la fin 2002 des lois, concernant aussi bien le secteur boursier que l'adoption de nouvelles normes comptables internationales pour les entreprises européennes.

Par ailleurs, le Conseil européen a plaidé pour une plus grande coordination des politiques budgétaires.

Les 15 ont renouvelé "leur engagement sur le pacte de stabilité" et plus particulièrement sur l'objectif "d'équilibre budgétaire en 2004".

.
APPROBATION DU PROJET GALILEO

Les Quinze ont approuvé le 16 mars le lancement du projet européen de navigation par satellite Galileo.

José Maria Aznar, dont le pays assume la présidence de l'UE : "Galileo est aujourd'hui approuvé. Tout le monde y a souscrit".

GALILEO est un projet de réseau de satellites pour des applications de géolocalisation et de radionavigation, équivalent du GPS américain.

Le ralliement de l'Allemagne à la fin du mois de janvier avait permis de relancer les négociations sur ce dossier.
.

Loyola de Palacio, commissaire européenne aux Transports et à l´Energie en charge du dossier Galileo, et Romano Prodi, Président de la Commission
© Communautés européennes, 1995-2002
Cette décision va permettre le déblocage de 450 millions d'euros d'argent public et le lancement de la phase de développement du projet, évalué au total à 3,4 milliards d'euros; la phase de déploiement est prévue pour 2005; des investisseurs privés pourront y prendre part. Cette décision respecte la date butoir du 26 mars qui avait été retenue (date de la réunion des ministres européens des Transports).

Le Premier ministre, Lionel Jospin a également a déclaré: "La décision de principe a vraiment été prise aujourd'hui, et c'est important".

Peu avant, le Président de la République français avait évoqué la nécessité de ce projet et exhorté les Quinze à ne pas céder aux pressions américaines pour faire échouer le projet; il avait alors déclaré : "C'est un projet important pour l'avenir de l'Europe et son affirmation comme entité politique autonome et maîtresse de son devenir en toutes circonstances. Nous ne saurions en effet accepter une vassalisation de l'Europe en matière spatiale (...) Nous devons naturellement coopérer avec les Etats-Unis, mais sur une base de réciprocité ".

En dépit des pressions pour faire échouer le projet Galileo, les Etats-Unis se sont dits prêts à engager des négociations avec la Commission européenne sur la compatibilité des deux systèmes.

.
LA SITUATION EN MACEDOINE ET AU PROCHE-ORIENT


Javier Solana,Haut représentant pour la PESC de l'UE
© Communautés européennes, 1995-2002
- Macédoine : l'UE se déclare prête à envoyer sa nouvelle force militaire de réaction rapide sur le terrain.

- Proche-Orient : le Conseil européen souhaite l'application "urgente" de la Résolution 1397 de l'ONU mentionnant la création d'un Etat palestinien; il a également réitéré son soutien aux propositions de paix du prince Abdallah d'Arabie Saoudite qui prévoient une paix totale entre Israël et les pays arabes en échange de l'évacuation des territoires occupés depuis 1967.

Conclusions du Conseil (pdf) : "En ce qui concerne le conflit entre Israël et la Palestine, l'objectif général est double: créer un Etat palestinien démocratique, viable et indépendant, en mettant fin à l'occupation datant de 1967 et assurer le droit d'Israël à vivre à l'intérieur de frontières sûres, garanties par l'engagement de la communauté internationale, et en particulier des pays arabes".

Les positions européennes et américaines sur le Proche-Orient convergent :

Jacques Chirac : "L'Europe et les Etats-Unis travaillent (...) main dans la main";

Javier Solalna : "Jamais les positions européennes n'ont été aussi largement partagées".

Un cessez-le-feu total ne serait plus la condition initiale d'une reprise des négociations; les Etat-Unis feraient pression sur Israël dans ce sens.

.

LES DROITS DE DOUANE AMERICAINS SUR L'ACIER


Conclusions du Conseil européen de Barcelone (pdf) : "Le Conseil européen a pris note avec beaucoup de préoccupation des mesures de sauvegarde instituées par les Etats-Unis dans le secteur de l'acier (...) Ces mesures ne sont pas conformes aux règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et sont contraires à l'esprit de l'objectif commun approuvé à Doha et visant à accroître la libéralisation des échanges mondiaux".

Les pays membres de l'UE appuient "...pleinement la Commission, qui a l'intention de procéder à des consultations dans le cadre des accords de l'OMC et d'engager une procédure visant à l'adoption d'éventuelles mesures communautaires de sauvegarde".

.
LIENS UTILES

Conclusion de la Présidence du conseil européen de Barcelone (pdf)
La page du Forum sur le projet Galileo
Site de la Commission européenne sur le Conseil européen de Barcelone
.

© Tous droits de reproduction réservés