FRANCE ALLEMAGNE USA - IRAK 2003/2_17
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FRANCE ALLEMAGNE USA - IRAK 2003/2_17
• Dossier : le tandem franco-allemand et- la crise en Irak/2_17









T E X T E S

DECLARATIONS, MEMORANDUM, TEXTES... SUR LE CONFLIT EN IRAK




Déclaration du Secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, devant le Conseil de sécurité des Nations unies
New York, Conseil de Sécurité, ONU, 14 février 2003.


Je tiens à exprimer ma reconnaissance à MM. Blix et El-Baradei pour leur présentation de ce matin. Ils ont entrepris une tâche difficile lorsqu'ils sont retournés en Irak cet automne en vue de vérifier le désarmement de ce pays comme l'exige la résolution 1441. J'ai écouté très attentivement tout ce qu'ils ont dit ce matin, et j'ai été heureux d'apprendre qu'il y avait eu des améliorations en ce qui concerne le processus d'inspection. J'ai été aussi heureux d'être informé des améliorations relatives au fait que le nombre des accompagnateurs irakiens n'était plus de cinq par inspecteur.

Toutefois, je pense que les inspecteurs sont encore accompagnés, qu'ils sont encore surveillés, qu'ils sont encore mis sur écoute et qu'ils n'ont toujours la liberté d'accès à tous les lieux en Irak qui leur sont nécessaires pour bien accomplir leur tâche.

J'ai été aussi heureux d'apprendre que quelques personnes avaient accepté d'être interwievées, mais non toutes celles qui devraient le faire, et sans qu'on ait la liberté de les interviewer d'une manière qui garantisse leur sécurité et celle des membres de leur famille, comme l'exige la résolution 1441.

Je suis heureux que l'accès ait été relativement bon. Toutefois, tout cela a trait à la forme, mais non au fond.

(...)

Je félicite les inspecteurs. Je les remercie pour ce qu'ils font. Néanmoins, il me faut revenir sur la question que les inspecteurs ont soulevée à de multiples reprises, notamment ici-même ce matin et depuis plus de onze ans, à savoir ce dont on a besoin, ce n'est pas un plus grand nombre d'inspections, ce dont a besoin, ce n'est pas un accès plus immédiat, mais une coopération immédiate, active, inconditionnelle et intégrale de la part de l'Irak. Ce dont a besoin, c'est que l'Irak désarme.

La résolution 1441 n'a pas pour objet les inspections, je dis bien que la résolution 1441 n'a pas pour objet les inspections. Elle a pour objet le désarment de l'Irak.

(...)

Cela fait maintenant plusieurs mois que l'Irak a soumis sa déclaration. Je n'ai rien entendu qui laisse penser qu'il ait comblé les lacunes de cette déclaration ou qu'il ait apporté de nouvelles preuves susceptibles de nous donner une assurance quelconque sur le fait que l'on a maintenant une déclaration complète et exacte.

Vous vous souvenez que nous avons inclus dans la résolution l'exigence relative à la soumission d'une déclaration pour savoir si l'Irak considérait cette question avec sérieux. Est-ce que c'est le cas ? Ce pays va-t-il désarmer ? Va-t-il s'acquitter de ses obligations ? Va-t-il coopérer ?

La réponse tirée de cette déclaration a été : « Non. Nous allons voir comment nous pouvons nous en tirer. Nous pouvons voir ce qu'il est possible de faire sans que vous vous en rendiez compte ; tout le monde applaudira en disant : n'est-ce pas merveilleux ? » L'Irak a fourni une déclaration, qui n'a aucune utilité particulière.

(...)

Nous ne pouvons pas attendre que l'une de ces armes terribles fasse son apparition dans l'une de nos villes et nous poser des questions sur son origine après qu'Al-Qaïda ou quelqu'un d'autre l'aura fait exploser. C'est maintenant le moment d'aller à la source de ce genre d'armes.

C'est là l'objet de la résolution 1441.

Et à ce jour, nous n'avons pas vu le niveau de coopération auquel nous nous attendions et que nous espérions. Personne n'a travaillé plus dur que les États-Unis. Et je vous affirme que personne n'a travaillé plus dur, si je puis me le permettre humblement, que moi, pour essayer de produire une résolution qui montrerait la détermination de la communauté internationale aux dirigeants irakiens, de manière à ce qu'ils remplissent leurs obligations et obtempèrent. Cela, ils ne l'ont pas fait.

Nonobstant toutes les discussions que nous avons entendues ce matin pour que nous donnions aux inspecteurs plus de temps, que nous ayons plus de survols d'avions, que nous ajoutions des inspecteurs au processus, le fait est que M. Blix a noté, au début de cette semaine, que ce n'était pas davantage d'inspecteurs qu'il fallait. Ce qu'il fallait, c'était ce qui faisait défaut depuis 1991, comme l'ont dit MM. Blix et El-Baradei : une coopération et une exécution immédiate, active et inconditionnelle.

(...)

Les questions demeurent entières, et certains de mes collègues en ont parlé. Nous n'avons pas d'informations sur ce qu'il est advenu du bacille du charbon, de la toxine botulique, du VX, des agents biologiques, des bouillons de culture, des 30.000 munitions chimiques et biologiques.

(...)

Ainsi, je vous l'affirme, en dépit des améliorations que nous avons notées dans le processus et dont je me félicite - et je remercie les inspecteurs de tout leur travail - ces améliorations de forme ne nous rapprochent pas de la solution du problème central qui demeure. Et ni davantage d'inspections, ni le prolongement de la période d'inspections ne régleront le problème central auquel nous devons faire face. Et ce problème central est que l'Irak ne s'est pas plié à la résolution 1441.

La menace de la force doit demeurer. La force doit toujours être un dernier recours. C'est une chose que j'ai prêchée pendant la majeure partie de ma carrière de soldat et de diplomate. Mais ce doit être un recours possible.

Nous ne pouvons permettre que ce processus se prolonge indéfiniment, comme s'y efforce actuellement l'Irak. « Prolongeons-le suffisamment pour que le monde finisse par tourner la tête ailleurs, pour que le Conseil de sécurité passe à autre chose, nous nous en tirerons une fois de plus. » Mes amis, nous ne saurions leur permettre de se tirer d'affaire une fois de plus.

Nous nous trouvons actuellement dans une situation où le refus de coopérer de l'Irak exige, dans les termes les plus clairs me semble-t-il, que le Conseil réfléchisse aux conséquences qu'entraînerait l'abandon de ce problème, et au fait qu'il nous faut faire face à ce problème, dans de très brefs délais, aussi déplaisant que cela puisse paraître - car il en est beaucoup d'entre vous qui préféreraient éviter d'y faire face, alors que c'est un impératif absolu - et qu'il faut se demander s'il n'est pas temps de considérer les sérieuses conséquences prévues par la résolution 1441.

La raison pour laquelle nous ne pouvons détourner les yeux est qu'il s'agit d'armes terribles. Nous parlons d'armes qui tueront non pas quelques individus, non pas une centaine ou même un millier de personnes, mais des dizaines de milliers de gens si elles tombent entre de mauvaises mains.

Et la sécurité de la région, les espoirs du peuple irakien lui-même et notre sécurité à nous dépendent des responsabilités que nous aurons prises, notamment en vue d'invoquer, si besoin est, les graves conséquences auxquelles fait allusion la résolution 1441.

Dans cette résolution il est question de désarmement et de coopération, et non pas simplement d'un processus d'inspections qui dure éternellement sans que l'on résolve jamais le problème fondamental.

Je vous remercie.

Source: site du Département d'Etat des Etats-Unis.











Dec 10, 2004, 08:48


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