FRANCE ALLEMAGNE USA - IRAK 2003/2_14
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FRANCE ALLEMAGNE USA - IRAK 2003/2_14
• Dossier : le tandem franco-allemand et- la crise en Irak/2_14









T E X T E S

DECLARATIONS, MEMORANDUM, TEXTES... SUR LE CONFLIT EN IRAK




Discours du Président américain G. W. Bush sur l'état de l'Union

Extraits concernant la politique étrangère
Washington, 28 janvier 2003.


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(Début du texte)

Le courage et la compassion, qui nous guident aux États-Unis, déterminent aussi notre conduite à l'étranger. Le drapeau américain représente plus que notre puissance et nos intérêts. Nos pères fondateurs ont consacré notre pays à la cause de la dignité humaine, des droits de toute personne et des possibilités de toute vie. Cette conviction nous pousse, dans le monde, à aider les affligés, à défendre la paix et à déjouer les desseins des êtres malfaisants. En Afghanistan, nous avons contribué à libérer un peuple opprimé et nous continuerons de l'aider à rendre sûr son pays, à reconstruire sa société et à instruire tous ses enfants, garçons et filles. Au Proche-Orient, nous continuerons de chercher à encourager la paix entre un Israël en sécurité et une Palestine démocratique. Dans le monde entier, les États-Unis nourrissent ceux qui ont faim ; plus de 60 % de l'aide alimentaire internationale constitue un don de la population des États-Unis.

Alors que notre pays déploie des troupes et crée des alliances pour rendre notre monde plus sûr, il nous faut aussi ne pas oublier notre vocation, en tant que pays béni, à rendre le monde meilleur. À l'heure actuelle, dans le continent africain, près de 30 millions de personnes sont porteuses du virus du sida, notamment 3 millions d'enfants âgés de moins de 15 ans. Dans certains pays d'Afrique, plus d'un tiers de tous les habitants sont séropositifs. Plus de 4 millions ont besoin immédiatement d'un traitement thérapeutique, alors que seulement 50.000 victimes du sida, je dis bien 50.000, reçoivent les médicaments dont elles ont besoin.

De nombreuses personnes ne cherchent pas à se faire soigner parce que le diagnostic du sida est considéré comme une condamnation à mort. Presque tous ceux qui souhaitent obtenir des soins se font renvoyer chez eux. Un médecin dans une zone rurale d'Afrique du Sud a décrit ses sentiments de frustration en disant: «Nous n'avons pas de médicaments (...) De nombreux dispensaires disent aux gens : «Vous êtes atteint du sida. Nous ne pouvons pas vous aider. Rentrez chez vous pour mourir.»

À une époque où de nombreux médicaments ont des effets miraculeux, personne ne devrait avoir à entendre ces paroles. Il est possible de prévenir le sida. Les médicaments antirétroviraux peuvent prolonger la vie pendant de nombreuses années. En outre, le prix de ces médicaments a considérablement diminué pour passer de 12.000 dollars par an à moins de 300 dollars par an, ce qui met à notre portée une possibilité immense.

Mesdames et Messieurs,

L'histoire a rarement offert une occasion plus importante de faire autant pour tant de gens. Nous nous sommes attaqués au VIH et au sida dans notre pays, et nous continuerons de le faire. Et pour faire face de façon urgente à la grave crise qui sévit à l'étranger, je propose ce soir un plan d'urgence pour les secours aux victimes du sida, un plan de secours qui va bien au-delà de tous les efforts internationaux actuels destinés à aider les Africains. Ce plan global permettra de prévenir 7 millions de nouveaux cas de sida, de soigner au moins 2 millions de personnes à l'aide de médicaments qui prolongent la vie et de fournir des soins à des millions de personnes atteintes du sida et de s'occuper des orphelins du sida. Je demande au Congrès d'affecter 15 milliards de dollars répartis sur les 5 prochaines années, dont près de 10 milliards de dollars de nouveaux crédits, à la lutte contre le sida dans les pays d'Afrique et des Caraïbes qui sont les plus touchés.

Notre pays peut guider le monde en sauvant des innocents d'un fléau de la nature. Notre pays guide également le monde en s'attaquant au fléau du terrorisme international et en y mettant fin.

Il y a des jours où le peuple américain n'entend pas de nouvelles au sujet de la guerre contre le terrorisme. Il ne se passe cependant de jour que je ne sois informé d'une nouvelle menace ou que je ne reçoive des informations sur des opérations en cours ou que je ne donne un ordre dans cette guerre mondiale contre un réseau éparpillé de tueurs. La guerre se poursuit, et nous sommes en train de la gagner.

À ce jour, nous avons arrêté de nombreux grands chefs du réseau Al-Qaïda ou nous les avons neutralisés d'une manière ou d'une autre. Parmi eux figurent un homme qui était chargé des opérations logistiques et du financement des attaques du 11 septembre, le chef des opérations d'Al-Qaïda dans le golfe Persique qui avait organisé les attentats contre nos ambassades en Afrique de l'Est et contre le destroyer Cole, un des chefs des opérations d'Al-Qaïda en Asie du Sud-Est, un ancien directeur de camps d'entraînement en Afghanistan, un agent très important d'Al-Qaïda en Europe et un grand responsable d'Al-Qaïda au Yémen. En tout, plus de 3.000 personnes soupçonnées de terrorisme ont été arrêtées dans de nombreux pays. Et de nombreuses autres ont connu un sort différent. Elles ne constituent plus un problème pour les États-Unis ni pour nos amis et alliés.

Nous coopérons étroitement avec d'autres pays pour prévenir de nouvelles attaques. Les États-Unis et les pays faisant partie de la coalition ont découvert et empêché des tentatives d'attentat terroriste contre l'ambassade des États-Unis au Yémen, contre l'ambassade des États-Unis à Singapour, contre une base militaire saoudienne et contre des navires dans le détroit d'Hormuz et dans le détroit de Gibraltar. Nous avons détruit des cellules d'Al-Qaïda à Hambourg, à Milan, à Madrid, à Londres et à Paris, ainsi qu'à Buffalo dans l'État de New York.

Nous pourchassons les terroristes et nous continuerons de le faire. Les uns après les autres, les terroristes apprennent ce que signifie la justice américaine.

Alors que nous faisons cette guerre, n'oublions pas le lieu où elle a commencé, ici-même dans notre pays. Notre gouvernement prend des mesures sans précédent pour protéger nos concitoyens et pour défendre notre pays. Nous avons renforcé la sécurité à nos frontières et à nos points d'entrée, placé dans les aéroports plus de 50.000 agents fédéraux nouvellement formés qui sont chargés de la sécurité, commencé à vacciner des soldats et des membres du personnel médical contre la variole et nous sommes en train de mettre en place le premier réseau de détection d'une attaque biologique. Enfin, nous commençons cette année, pour la première fois, à installer des moyens de défense pour protéger notre pays contre les missiles balistiques.

Je remercie le Congrès de donner son appui à ces mesures. Je vous demande ce soir de renforcer notre future sécurité grâce à un important projet de recherche et de production qui vise à protéger notre population contre le bioterrorisme, un projet baptisé «Bioshield». La proposition de budget que je vous ai soumise prévoit près de six milliards de dollars afin que des vaccins et des traitements contre des agents tels que le bacille du charbon, la toxine du botulisme, le virus Ebola et la peste soient rapidement disponibles. Nous devons présumer que nos ennemis se serviraient de ces maladies en tant qu'armes et nous devons agir avant que nous ne soyons confrontés à ces dangers.

Depuis le 11 septembre, nos services du renseignement et nos services policiers collaborent plus étroitement que jamais afin de retrouver la piste des terroristes et de perturber leurs opérations. Le FBI améliore sa capacité d'analyse des renseignements et s'adapte aux menaces nouvelles. Et ce soir, je demande aux responsables du FBI, de l'Agence centrale du renseignement, du ministère de la sécurité intérieure et du ministère de la défense de mettre au point un Centre d'intégration de la menace terroriste, afin de concentrer et d'analyser en un seul endroit toutes les informations ayant trait aux menaces. Notre gouvernement doit avoir les meilleures informations possibles et nous les utiliserons afin de garantir que les personnes qu'il faut se trouveront à l'endroit qu'il faut pour protéger nos citoyens.

Notre guerre contre le terrorisme est une épreuve de volonté dans laquelle persévérance égale puissance. Dans les ruines de deux tours, au mur ouest du Pentagone, dans un champ de Pennsylvanie, notre nation a fait une promesse, que nous renouvelons ce soir: quelle que soit la durée de la lutte, et quelles que soient les difficultés, nous ne permettrons pas à la violence de triompher dans les affaires des hommes - ce sont des hommes libres qui traceront le cours de l'histoire.

Aujourd'hui, le danger le plus grave de la guerre contre le terrorisme, le danger le plus grave auquel se heurtent l'Amérique et le monde, ce sont des régimes dévoyés qui cherchent à obtenir ou qui possèdent des armes nucléaires, chimiques et biologiques. De tels régimes pourraient utiliser ces armes pour faire du chantage, pour se livrer à la terreur et pour commettre des meurtres sur une grande échelle. Ils pourraient aussi donner ou vendre ces armes à leurs alliés terroristes qui les utiliseraient sans aucune hésitation.

Cette menace est nouvelle; le devoir de l'Amérique est familier. Tout au long du XXe siècle, de petits groupes d'hommes ont saisi le contrôle de grandes nations. Ils ont élaboré des armes et des arsenaux et ont entrepris de dominer les faibles et d'intimider le monde. Sans exception, leurs ambitions de cruauté et de meurtre étaient sans limites et, sans exception, les ambitions du nazisme, du militarisme et du communisme ont été vaincues par la volonté des peuples, par la force de grandes alliances, et par la puissance des États-Unis d'Amérique. Aujourd'hui, en ce siècle, l'idéologie de la puissance et de la domination a de nouveau vu le jour. Et elle cherche à obtenir les ultimes armes de la terreur. Une fois de plus, notre nation et ses amis se trouvent au croisement d'un monde en paix et d'monde où règnent le chaos et l'inquiétude permanente. Une fois de plus, il nous est demandé de défendre la sécurité de notre peuple et les espoirs de l'humanité tout entière. Et nous acceptons cette responsabilité.

L'Amérique fait un gros effort, un effort déterminé, afin de confronter ces dangers. Nous avons demandé aux Nations unies de respecter sa Charte et de tenir bon dans son exigence de désarmement de l'Irak. Nous appuyons vigoureusement l'Agence internationale de l'énergie atomique dans sa mission qui est de suivre et de contrôler toutes les matières nucléaires du monde. Nous collaborons avec d'autres gouvernements afin de mettre en lieu sûr les matiéres nucléaires de l'ex-Union soviétique et de renforcer les traités internationaux interdisant la production et le transfert de techniques relatives aux missiles et aux armes de destruction massive.

Dans tous ces efforts, cependant, l'objectif de l'Amérique ne se limite pas à suivre un processus, l'objectif est d'obtenir des résultats : mettre un terme aux terribles menaces qui pèsent sur le monde civilisé. Toutes les nations libres ont un enjeu lorsqu'il s'agit d'empêcher une attaque imprévue et catastrophique. Nous leur demandons de se joindre à nous et beaucoup sont en train de le faire. Il n'empêche que le destin de notre pays ne dépend pas de la décision que prendront d'autres. Quellle que soit l'action exigée, quelle que soit l'action nécessaire, je défendrai la liberté et la sécurité du peuple américain.

Différentes menaces exigent différentes stratégies. In Iran, nous continuons à voir un gouvernement qui réprime son peuple, cherche à acquérir des armes de destruction massive et appuie le terrorisme. Nous voyons aussi des Iraniens qui risquent des mesures d'intimidation et la mort en prenant la défense de la liberté, des droits de l'homme et de la démocratie. À l'instar de tous les autres peuples, les Iraniens ont le droit de choisir leur propre gouvernement et de décider de leur propre destin - et les États-Unis soutiennent leur aspiration à vivre en liberté.

Sur la péninsule de Corée, un régime oppressif dirige un peuple qui vit dans la peur et souffre de la faim. Tout au long des années 1990, les États-Unis ont compté sur un cadre négocié pour empêcher la Corée du Nord d'obtenir des armes nucléaires. Nous savons maintenant que le régime trompait le monde et qu'il n'avait jamais arrêté de mettre au point de telles armes. Aujourd'hui, le régime de la Corée du Nord se sert de son programme nucléaire pour susciter la peur et obtenir des concessions. L'Amérique et le monde ne plieront pas sous le chantage. L'Amérique collabore avec les pays de la région - la Corée du Sud, le Japon, la Chine et la Russie - afin de trouver une solution pacifique et montrer au gouvernement nord-coréen que les armes nucléaires ne lui apporteront que l'isolement, la stagnation économique, et la poursuite de ses difficultés. La Corée du Nord ne sera respectée du monde et son peuple ne revivra que lorsque son gouvernement abandonnera ses ambitions nucléaires.

Notre nation et le monde doivent tirer les enseignements de la péninsule coréenne et ne pas permettre à un danger encore plus grand de surgir en Irak. Il ne sera pas permis à un dictateur brutal, avec une histoire pavée d'agressions inconsidérées, avec des liens au terrorisme, avec un grand potentiel de richesse, de dominer une région vitale et menacer les États-Unis.

Il y a douze ans, Saddam Hussein était sur le point de devenir l'ultime victime d'une guerre qu'il avait engagée et perdue. Afin de sauver sa peau, il a accepté de se débarrasser de toutes ses armes de destruction massive. Durant les douze années suivantes, il a systématiquement violé cet accord. Il a cherché à acquérir des armes chimiques, biologiques et nucléaires alors même que les inspecteurs étaient dans son pays. À ce jour, rien ne l'a arrêté dans sa quête d'armements - ni les sanctions économiques, ni l'isolement du reste du monde civilisé, ni même les frappes de missiles de croisière contre ses installations militaires. Il y a près de trois mois, le Conseil de sécurité des Nations unies a donné à Saddam Hussein une dernière chance de se désarmer. Il n'a fait au contraire que montrer son mépris total des Nations unies et de l'opinion du monde.

Les 108 inspecteurs de l'ONU n'ont pas été envoyés faire une chasse au trésor pour dénicher des matériaux dissimulés dans l'ensemble d'un pays de la taille de la Californie. Le travail des inspecteurs consiste à vérifier que le régime irakien est en train de désarmer. Il appartient à l'Irak de montrer exactement où il cache ses armes interdites... d'exposer ces armes aux yeux du monde entier... et de les détruire selon les directives convenues. Rien de cela n'est arrivé.

En 1999, les Nations unies ont conclu que Saddam Hussein avait suffisamment de matériel destiné à des armes biologiques pour produire plus de 25.000 litres de bacille du charbon - soit suffisamment de doses pour tuer plusieurs millions de personnes. Il n'a pas inventorié ces matériaux. Il n'a donné aucune preuve qu'il les avait détruits.

Les Nations unies ont conclu que Saddam Hussein avait suffisamment de matériaux pour produire plus de 38.000 litres de toxine botulique - une quantité suffisante pour causer la mort de millions de personnes par défaillance respiratoire. Il n'a pas non plus inventorié ce matériel. Il n'a donné aucune preuve de sa destruction.

Nos responsables du renseignement estiment que Saddam Hussein a du matériel lui permettant de produire jusqu'à 500 tonnes d'agents neurotoxiques sarin, moutarde et VX. Dans de telles quantités, ces agents chimiques pourraient faire un nombre incalculable de victimes. Il n'a pas inventorié ces matériaux. Il n'a donné aucune preuve qu'il les avait détruits.

Les services américains du renseignement affirment que Saddam Hussein détient jusqu'à 30.000 vecteurs d'agents chimiques. Les inspecteurs en ont récemment découvert 16, malgré les récentes déclarations de l'Irak niant leur existence. Saddam Hussein n'a pas inventorié les 29.984 armes interdites restantes. Il n'a donné aucune preuve de leur destruction.

Nous savons par les transfuges irakiens que vers la fin des années 90, l'Irak avait plusieurs laboratoires mobiles de fabrication d'armes biologiques. Ils sont conçus pour produire des agents destinés à la guerre bactériologique, et peuvent être déplacés pour échapper aux inspecteurs. Saddam n'a pas déclaré ces installations. Il n'a donné aucune preuve de leur destruction.

Dans les années 90, l'Agence internationale de l'énergie atomique a confirmé que Saddam Hussein avait un programme avancé de mise au point d'armes nucléaires, cherchait à se doter de l'arme nucléaire, et faisait des recherches sur cinq méthodes différentes d'enrichissement de l'uranium pour en faire une bombe. Le gouvernement britannique a appris que Saddam Hussein avait récemment cherché à se procurer en Afrique des quantités considérables d'uranium. Nos milieux du renseignement nous indiquent qu'il a tenté d'acheter des tubes d'aluminium à haute résistance adaptés à la production d'armes nucléaires. Saddam Hussein n'a pas expliqué ces activités de façon crédible. Il est clair qu'il a beaucoup à cacher.

Le dictateur de l'Irak n'est pas en train de se désarmer. Au contraire, il use de subterfuges. D'après nos services du renseignement, nous savons, par exemple, que des milliers d'agents irakiens de la sécurité s'attachent à cacher des documents et des matériaux avant l'arrivée des inspecteurs - ils assainissent les sites d'inspection et surveillent même les inspecteurs. Les responsables irakiens accompagnent les inspecteurs afin d'intimider les témoins. L'Irak bloque les vols de reconnaissance d'avions de type U-2 réclamés par les Nations unies. Des agents irakiens du renseignement se font passer pour les scientifiques que les inspecteurs sont censés interroger. Des responsables irakiens ont soufflé aux vrais scientifiques ce qu'ils doivent dire. Les services du renseignement affirment que Saddam Hussein a ordonné que les scientifiques qui coopèrent avec les inspecteurs au désarmement de l'Irak soient exécutés, ainsi que leur famille.

Année après année, Saddam Hussein a pris des mesures extraordinaires, a dépensé des sommes énormes et a pris de grands risques afin de fabriquer et de conserver des armes de destruction massive - mais pourquoi ? Il n'y a qu'une explication possible : le seul usage qu'il peut faire de ces armes est la domination, l'intimidation ou l'attaque. Avec des armes nucléaires ou un arsenal complet d'armes chimiques et biologiques, Saddam Hussein pourrait renouer avec ses ambitions de conquête du Moyen-Orient, et causer des ravages dans la région. Et ce Congrès et le peuple américain doivent prendre conscience d'une autre menace. Des preuves émanant de nos services du renseignement, des communications secrètes et des déclarations de personnes actuellement en détention révèlent que Saddam Hussein aide et protège des terroristes, notamment des membres d'Al-Qaïda. Secrètement, et sans laisser de traces, il pourrait fournir l'une de ces armes aux terroristes, ou les aider à en fabriquer eux-mêmes.

Avant le 11 septembre 2001, nombreux étaient ceux qui pensaient que l'on pouvait endiguer Saddam Hussein. Mais les agents chimiques, les virus mortels et les insaisissables réseaux terroristes ne sont pas faciles à contenir. Imaginez ces 19 pirates de l'air avec d'autres armes et d'autres plans - armés, cette fois, par Saddam Hussein. Il suffirait d'introduire dans notre pays un tube, une boîte, une caisse pour déclencher une horreur sans précédent. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que cela n'arrivera jamais.

D'aucuns estiment que nous ne devons pas agir tant que la menace ne sera pas imminente. Depuis quand les terroristes et les tyrans ont-ils annoncé leurs intentions et nous ont-ils poliment adressé un préavis avant de frapper? Que l'on permette à cette menace d'apparaître subitement et dans toute sa force, et toutes les actions, toutes les paroles, toutes les récriminations viendraient trop tard. Placer sa confiance dans la raison et la retenue de Saddam Hussein n'est pas une stratégie, ce n'est pas une option.

Ce dictateur, qui est en train d'assembler les armes les plus dangereuses du monde, en a déjà usé contre des villages entiers, laissant des milliers de ses propres citoyens morts, aveugles ou défigurés. Des réfugiés irakiens nous ont dit comment on obtenait des aveux forcés - en torturant des enfants pendant qu'on obligeait les parents à regarder. Des groupes internationaux de défense des droits de l'homme ont catalogué d'autres méthodes encore, utilisées dans les salles de torture de l'Irak : chocs électriques, application de fers rouges ou d'acide sur la peau, mutilation à la perceuse électrique, ablation de la langue et viol.

Si cela n'est pas maléfique, alors ce mot est vide de sens. Et ce soir, j'ai un message pour le peuple courageux et opprimé d'Irak : votre ennemi n'encercle pas votre pays, il le dirige. Le jour où lui, et tout son régime, seront chassés du pouvoir, ce jour-là sera celui de votre libération.

Le monde a attendu 12 ans que l'Irak désarme. Les États-Unis n'accepteront pas qu'un danger sérieux et croissant pèse sur leur peuple, sur leurs amis et sur leurs alliés. Les États-Unis demanderont au Conseil de sécurité des Nations unies de se réunir le 5 février pour examiner la façon dont l'Irak continue de défier le monde. Le secrétaire d'État, M. Colin Powell, présentera des informations et des éléments provenant du renseignement sur les programmes illégaux d'armement de l'Irak, ses tentatives en vue de cacher ces armes aux inspecteurs, et ses liens avec des groupes terroristes. Nous sommes disposés à consulter, mais que personne ne s'y trompe : si Saddam Hussen ne désarme pas totalement, pour la sécurité de notre peuple et pour la paix du monde, nous conduirons une coalition pour le désarmer.

Ce soir, j'adresse également un message aux hommes et femmes qui maintiendront la paix, aux membres des forces armées américaines : un grand nombre d'entre vous se rassemblent à l'intérieur et à proximité du Moyen-Orient, et des heures cruciales vous attendent peut-être. C'est pendant ces heures que le succès de notre cause sera entre vos mains. Votre entraînement vous a préparés. Votre honneur vous guidera. Vous croyez en l'Amérique, comme l'Amérique croit en vous.

C'est l'une des décisions les plus profondes qu'un président puisse prendre, que d'envoyer des Américains au combat. Les techniques de la guerre ont changé, mais les risques et les souffrances de la guerre n'ont pas changé. Pour les courageux Américains qui portent ce risque, aucune victoire n'est exempte de douleur. Notre pays se bat à contre-cœur, car il en connaît le coût et il redoute les jours de deuil qui arrivent toujours.

Nous recherchons la paix, nous faisons des efforts pour la paix. Et parfois, la paix doit être défendue. Un avenir vécu à la merci de menaces terribles n'est pas une paix du tout. Si nous sommes contraints à faire la guerre, nous combattrons pour une cause juste et par des moyens justes, en épargnant les innocents de toutes les manières possibles. Et si la guerre nous est imposée, nous combattrons avec toute la force et toute la puissance de l'appareil militaire américain, et nous l'emporterons. Et comme nous et nos partenaires de la coalition le faisons en Afghanistan, nous apporterons au peuple irakien des vivres, des médicaments, des fournitures... et la liberté.

Que de défis, à l'étranger comme chez nous, accumulés en une seule saison. En deux ans, l'Amérique est passée d'un sentiment d'invulnérabilité à la conscience du péril... de l'amère division pour des bagatelles à l'unité sereine pour les grandes causes. Nous avançons pleins de confiance, car cet appel de l'histoire est tombé sur le bon pays.

Les Américains forment une nation résolue, qui a relevé chacune des épreuves de l'époque. L'adversité a révélé le vrai caractère de notre patrie au monde entier, et à nous-mêmes.

Les États-Unis sont une nation puissante, et honorable dans l'usage de sa force. Nous exerçons notre puissance sans conquête, et nous faisons des sacrifices pour la liberté d'étrangers.

Les Américains forment un peuple libre, qui sait que la liberté est le droit inné de chaque être humain et l'avenir de toute nation. La liberté que nous chérissons n'est pas le don de l'Amérique au monde, c'est le don de Dieu à l'humanité.

Enfin, nous sommes confiants en nous-mêmes - mais pas seulement en nous-mêmes. Nous ne prétendons pas connaître toutes les voies de la Providence, pourtant nous pouvons lui faire confiance, et placer tous nos espoirs en ce Dieu aimant qui est source de toute vie, et de toute l'histoire.

Puisse-t-Il nous guider aujourd'hui, et continuer de bénir les États-Unis d'Amérique.

Je vous remercie.

(fin du texte)

Source: site du Département d'Etat Etats-Unis.











Dec 10, 2004, 08:30


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