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Le projet européen de géolocalisation Galileo
Par: | Dec 30, 2003, 03:48 Envoyer l'article à un ami | Version imprimable

GALILEO

UN PROJET EUROPEEN DE RESEAU DE SATELLITES
POUR DES APPLICATIONS DE GEOLOCALISATION ET DE RADIONAVIGATION




GALILEO est un projet de réseau de satellites pour des applications de géolocalisation et de radionavigation qui a été lancé par l’Union européenne et l’Agence spatiale européenne (ESA). Il est équivalent du GPS (Global Positioning System) américain. Il prévoit le lancement de 38 satellites et est évalué à 3,6 milliards d'euros. Alors que la phase de définition du projet était terminée, les pays européens n'arrivaient pas à s'entendre sur la rentabilité du projet; ces discordances bloquaient alors le passage aux phases suivantes du projet : développement et validation (2002-2005), déploiement (2006-2007) et exploitation commerciale (2008).
Par ailleurs, les Etats-Unis ont fait pression sur certains Etats européens pour que ce projet, directement concurrent de leur GPS, n'aboutissent pas; ils ont néanmoins laissé entendre que s'il était mis en œuvre, ils seraient intéressés par une éventuelle coopération.





Les dirigeants européens avaient réaffirmé lors du Conseil européen de Laeken (Belgique) des 14 et 15 décembre 2001 "l´importance stratégique" du programme Galileo (de telles déclarations avaient été tenues
lors les précédents Conseils européens de Cologne, Feira, Nice et Stockholm); néanmoins 6 Etats européens hésitaient encore à s'engager financièrement dans la deuxième phase du projet.

Les pays réticents tiraient prétexte des conclusions d'une étude commandée au consultant PriceWaterhouseCoopers (PWC), qui faisait apparaître que les Etats devaient accroître leur contribution.

Consulter le rapport PWC 20/11/2001

Par ailleurs, les Etats-Unis ont fait pression sur le Royaume Uni, les Pays Bas et l'Allemagne car ce projet concurence directement le système GPS (Global Positionning System) dont ils ont le monopole.

La France et l'Espagne avaient souligné que le rapport coûts-bénéfices sera positif, des profits devant même être dégagés à partir de 2011 (La rentabilité à terme devrait être de 17,8 milliards d'euros pour un investissement de 3,9 milliards d'euros).

L´Agence spatiale européenne s'etait engagée à hauteur de 550 millions d´euros dans le projet Galileo.

Le Conseil européen de Laeken s'était limité à "inviter " le Conseil des Transport (qui réunit les ministres des Transports des pays de l´Union européenne) à "poursuivre ses travaux afin de pouvoir prendre une décision sur le financement de la phase de développement" au cours de sa prochaine session (en mars 2002) ou de la suivante (juin 2002).

Loyola de Palacio, la commissaire européenne aux Transports et à l´Energie, déplorait alors très vivement ce retard (consulter l'avis de Loyola de Palacio après le Conseil de Laeken).

Si le 7 février 2002, le Parlement européen a adopté le rapport de Norbert Glante concluant à l'intérêt de ce projet pour l'Europe, il s'est néanmoins prononcé contre la proposition de la Commission européenne d'autoriser des entreprises privées à prendre part à l'entreprise commune Galileo.

Par ailleurs, lors d'une réunion ultèrieure, les Etats qui ne veulent pas de ce projet en raison de son coût qu'ils estiment trop élevé (Allemagne, Royaume Uni et Pays Bas), n'avaient pas été convaincus par les exposés de la Commission et des consultants que cette dernière avait mandatés; ainsi, en décembre 2001, les 15 n'avaient toujours pas trouver d'accord sur le financement de la phase de développement du projet à hauteur de 450 millions d'euros.

Loyola de Palacio, commissaire aux Transports et à l'Energie avait indiqué que le projet serait retiré si un accord n'était pas trouvé d'ici mars 2002.




Lors du Conseil européen de Barcelone (mars 2002), les Quinze ont approuvé le 16 mars le lancement du projet européen de navigation par satellite Galileo.

José Maria Aznar, dont le pays assumait la présidence de l'UE avait alors déclaré: "Galileo est aujourd'hui approuvé. Tout le monde y a souscrit".

Le ralliement de l'Allemagne à la fin du mois de janvier avait permis de relancer les négociations sur ce dossier.

Cette décision devait permettre le déblocage de 450 millions d'euros d'argent public et le lancement de la phase de développement du projet, évalué au total à 3,4 milliards d'euros; la phase de déploiement est prévue pour 2005; des investisseurs privés pourront y prendre part. Cette décision respectait la date butoir du 26 mars 2002 qui avait été retenue (date de la réunion des ministres européens des Transports).

Le Premier ministre, Lionel Jospin avait également a déclaré: "La décision de principe a vraiment été prise aujourd'hui, et c'est important".

Peu avant, le Président de la République français avait évoqué la nécessité de ce projet et exhorté les Quinze à ne pas céder aux pressions américaines pour faire échouer le projet; il avait alors déclaré : "C'est un projet important pour l'avenir de l'Europe et son affirmation comme entité politique autonome et maîtresse de son devenir en toutes circonstances. Nous ne saurions en effet accepter une vassalisation de l'Europe en matière spatiale (...) Nous devons naturellement coopérer avec les Etats-Unis, mais sur une base de réciprocité ".

En dépit des pressions pour faire échouer le projet Galileo, les Etats-Unis se sont dits prêts à engager des négociations avec la Commission européenne sur la compatibilité des deux systèmes.




Le projet Galileo a ensuite été bloqué par un différend entre l'Allemagne et l'Italie qui veulent tous deux prendre la tête de ce programme européen en obtenant le contrôle de la principale société, Galileo System, qui sera chargée sur le plan industriel de construire et de lancer les satellites. Ce différend a eu pour conséquence de bloquer la création de cette société commune qui devait être chargée de prendre les reines du programme. Or, sans cette entreprise commune une partie des gros contrats ne peut être validée, même si techniquement les travaux se poursuivent.

Ainsi, le 23 décembre 2002, l'Allemagne avait refusé de signé l'accord concernant la création de l'entreprise commune.

Mais lors du Conseil européen des Transports, les 27 et 28 mars 2003, le gouvernement Italien (alors en charge de la présidence du Conseil de l'Union européenne) a indiqué dans un communiqué être parvenu à un accord avec le gouvernement allemand, ce «qui permettra de débloquer les procédures de lancement de Galileo».




LIENS UTILES




Page du Forum sur le Conseil européen de Barcelone

Site de l'UE consacré au projet Galileo

Site de l´agence spatiale européenne (ESA)




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