TEXTES : TRAITES, DECLARATIONS, ACCORDS FRANCO-ALL.
Accueil
Europe
Pesc-Défense
Droit
Economie
Culture

Plan stratégique pour le développement de la langue du partenaire - le 26/10/04
Par: | Oct 9, 2010, 17:58 Envoyer l'article à un ami | Version imprimable



le Ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de la République française, François Fillon
et
Le Plénipotentiaire de la République fédérale dAllemagne pour les Affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande, Le Ministre-Président Peter Müller



I

En janvier 2003, la Déclaration commune à l'occasion du quarantième anniversaire du Traité de l'Elysée soulignait la nécessité de rendre la France et l'Allemagne plus solidaires par une coopération plus intense dans le contexte d'une Union européenne qui allait continuer de s'élargir. La Déclaration proposait, pour atteindre cet objectif, de promouvoir un modèle d'éducation qui permette aux jeunes d'acquérir la maîtrise de deux langues étrangères européennes et de favoriser l'acquisition de la langue du partenaire de façon que les jeunes Français et Allemands trouvent en leurs deux pays un cadre unique pour l'accomplissement de leurs études et l'exercice de leur profession.

Le Communiqué final, lors de la première rencontre entre les Länder allemands et les régions françaises (Poitiers, 28 octobre 2003), soulignait à son tour l'importance de l'amélioration de la connaissance de la langue et de la culture de l'autre et fixait l'objectif d'une progression de 50% en dix ans du chiffre d'apprenants de la langue du partenaire.

Ces objectifs s'inscrivent dans la droite ligne du processus de Lisbonne et du programme "Education et formation 2010" qui en est issu. La nécessité pour tout citoyen européen de connaître au moins deux langues européennes autres que sa langue maternelle y est en effet donnée comme une des priorités du programme de travail qui doit faire de l'Union européenne l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique.

II

Compte tenu de la situation différente de la langue du partenaire recul de l'allemand en France, stagnation du français en Allemagne nous avons décidé, pour atteindre les objectifs ci-dessus, d'œuvrer de façon à privilégier la langue du partenaire dans les systèmes éducatifs en France et en Allemagne :

Des mesures structurelles communes seront prises en Allemagne et en France pour encourager l'apprentissage de la langue du partenaire.

Un lien étroit entre apprentissage linguistique, certification, échange et diplôme de fin détudes doit être établi au sein du curriculum scolaire, qui rende possible l'acquisition de compétences particulières ; les élèves des deux pays doivent, à l'avenir, grâce à l'acquisition de la langue du partenaire durant leur scolarité et aux possibilités d'échanges accrues , pouvoir mieux se qualifier et se positionner pour suivre une formation ou exercer une activité professionnelle dans le pays partenaire.

Dans ce cadre, les élèves, les parents et les enseignants seront systématiquement informés sur les avantages liés à l'apprentissage de la langue du partenaire. Cette information mettra en évidence que :

* le français et l'allemand sont les deux langues maternelles les plus parlées d'Europe,
* la France et l'Allemagne sont l'un pour l'autre le partenaire économique le plus important,
* l'apprentissage de la langue du partenaire facilite l'apprentissage d'autres langues,
* la connaissance de la langue du partenaire peut constituer pour tout jeune français ou allemand un atout décisif sur le marché du travail européen.

En outre et d'une manière générale, la journée franco-allemande célébrée chaque année le 22 janvier devra être utilisée de façon plus intensive qu'auparavant pour informer les parents sur la langue du partenaire et pour motiver les élèves à faire le choix de l'allemand ou du français en associant tous les acteurs de la coopération franco-allemande. Les établissements seront invités à avoir recours aux services des associations de parents délèves, des comités de jumelage des villes et des écoles, aux associations professionnelles et aux entreprises du pays partenaire implantées localement ainsi qu'aux médias.

Des mesures structurelles spécifiques en France permettront, tout particulièrement, de maintenir l'offre d'allemand sur l'ensemble du territoire des académies et d'assurer systématiquement la continuité de l'enseignement du primaire au secondaire.

En Allemagne, le Plénipotentiaire s'engagera tout particulièrement devant les Länder pour que des mesures structurelles spécifiques permettent aux élèves d'être en contact le plus tôt possible avec la langue française et que le français soit étudié jusqu'à l'Abitur.


ANNEXE

La place du français et de l'allemand, langues du partenaire, en Europe

La place de l'anglais comme langue de communication mondiale est incontestable. Cependant, contrairement à l'opinion commune, la connaissance de l'anglais seul est pour l'avenir insuffisante. On peut certes acheter en utilisant l'anglais, mais pour vendre il est préférable de connaître la langue de son client. Pour gagner des parts de marché, il est nécessaire de disposer de cadres qui maîtrisent la langue du client. Aujourd'hui, ne serait-ce qu'en France et selon une estimation de l'Agence pour l'emploi française, plusieurs dizaines de milliers d'emplois ne sont pas ou mal pourvus en raison d'une connaissance insuffisante de l'allemand. Ce n'est que grâce à la maîtrise d'une autre langue de communication européenne (que l'anglais) que ce qui est souvent considéré comme un désavantage en terme de compétitivité le fait de ne pas avoir l'anglais comme langue maternelle deviendra un véritable atout.

L'accès à un véritable plurilinguisme et à la culture attachée à chaque langue n'est donc pas seulement un objectif politique mais une nécessité dictée par la raison politique et économique. L'Europe a besoin d'un nombre suffisant de citoyens qui, en plus de l'anglais, aient appris au moins une autre langue étrangère et par conséquent connaissent la culture liée à cette ou à ces langues.

Une évaluation réaliste de la situation linguistique de l'Europe fait apparaître que le français et l'allemand jouent un rôle particulier : il n'est pas de langue qui, après ou aux côtés de l'anglais, occupe une place aussi importante que le français et l'allemand comme langue de communication en Europe. En Europe, l'allemand et le français occupent respectivement la 1ère et la 2ème places comme langues maternelles avec environ 96 et 64 millions de locuteurs natifs, suivies par l'anglais avec environ 56 millions de locuteurs natifs. L'allemand et le français sont parlés en Europe respectivement par environ 120 millions et 75 millions de locuteurs et arrivent ainsi à la 2ème et à la 3ème places après l'anglais avec environ 175 millions. En outre le français a la stature d'une langue internationale avec plus de 180 millions de locuteurs dans le monde.

Le français et l'allemand fournissent l'accès linguistique et culturel aux deux partenaires économiques et par conséquent aux marchés du travail les plus importants (volume des transactions bilatérales : environ 120 milliards d'euros en comparaison de 65 milliards d'euros pour le volume des transactions bilatérales de chacun des deux pays avec l'Espagne et l'ensemble de l'Amérique du sud hispanophone). De même le français et l'allemand donnent accès à l'espace d'investissement, de recherche et de technologie le plus important d'Europe.



© Copyright 2004 LEFORUM.de

Haut de Page


Rechercher :