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| Dr. Peter STRUCK* |
* Ministre de la défense allemand
© 2004
Seule une Europe qui parle d'une même voix et qui en même temps sera capable d'agir de manière concrète pour assurer sa propre sécurité aura un avenir et exercera son influence dans un monde marqué par la globalisation et par de nouveaux défis en matière de politique de sécurité. En tant qu'Union composée de 25 pays, l'Europe doit encore plus qu'auparavant prendre sa part de responsabilité pour garantir la sécurité européenne et mondiale. Dans cette perspective, la priorité pour l'UE réside toujours dans le renforcement de ses capacités militaires, non pas pour entrer en concurrence avec l'OTAN mais pour compléter les capacités de celle-ci, dans le but d'un renforcement mutuel. Par ailleurs, l'expérience liée à la crise irakienne a finalement conduit à de nouveaux efforts destinés à faire progresser l'Europe de la sécurité et de la défense. Après sa ratification, la stratégie européenne de sécurité confère plus de consistance mais également un concept plus précis aux capacités d'action de l'UE en matière de sécurité. Elle représente aussi un point de départ pour engager l'important dialogue stratégique avec les Etats-Unis.
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Avec la convention européenne, les États membres de l'Union européenne ont tiré les conséquences du changement de l´environnement stratégique et des défis qui se présentent à l'Europe au début du XXIe siècle. Malgré l'échec du sommet du 13 et du 14 décembre 2003 qui devait donner une constitution à l'UE, les résultats de la convention correspondent à un coup d'accélérateur essentiel pour l'intégration européenne et donnent une impulsion importante à la politique de sécurité et de défense. Ils constituent également les fondements de l'objectif à long terme que se sont fixés l'Allemagne et les autres pays européens : l'Europe de la sécurité et de la défense.
Plus que jamais nous avons besoin d'une Europe unie et forte. Seule une Europe qui parle d'une même voix et qui en même temps sera capable d'agir de manière concrète pour assurer sa propre sécurité aura un avenir et exercera son influence dans un monde marqué par la globalisation et par de nouveaux défis en matière de politique de sécurité. Des conflits en Europe, des conflits aux frontières de l'Europe et des conflits qui ont des répercussions sur l'Europe peuvent toujours éclater.
C'est d'autant plus vrai dans une Europe élargie. En tant qu'Union composée de 25 pays, l'Europe doit encore plus qu'auparavant prendre sa part de responsabilité pour garantir la sécurité européenne et mondiale.
L'expérience liée à la crise irakienne a finalement conduit à de nouveaux efforts destinés à faire progresser l'Europe de la sécurité et de la défense. Après sa ratification, la stratégie européenne de sécurité confère plus de teneur et également un concept plus précis aux capacités d'action de l'UE en matière de sécurité. Elle représente aussi un point de départ pour engager l'important dialogue stratégique avec les Etats-Unis.
Prévus dans le projet de constitution de l'UE, les outils permettant une plus grande flexibilité sont autant d'impulsions importantes pour la politique européenne de sécurité et de défense. Il faudrait qu'ils soient maintenus dans les débats ultérieurs sur la constitution. La "coopération renforcée", selon l'expression choisie, pourrait être étendue à la politique étrangère, à la politique de sécurité et de défense. Dans le domaine de la sécurité et de la défense, une "coopération structurée" pourrait même être envisagée. Cela ouvrirait de nouvelles possibilités pour une intégration flexible.
C'est surtout d'importance dans une Europe agrandie. Cela signifie que des groupes d´États membres peuvent coopérer s'ils sont prêts à contribuer, par des capacités militaires particulières dont ils ont les moyens, à améliorer les capacités nécessaires à la gestion de crises internationales. Il serait alors question d´harmoniser les prévisions en matière de besoins militaires, de coordonner les capacités et les ressources et de répartir les tâches entre les États membres impliqués.
La priorité pour l'UE réside toujours dans le renforcement de ses capacités militaires, non pas pour entrer en concurrence avec l'OTAN mais pour compléter les capacités de celle-ci, dans le but d'un renforcement mutuel. Il nous faut continuer à développer l´"objectif global européen". L'Europe devra toujours être en mesure de mener une grande opération d'une durée d´une année, mais elle devra également pouvoir assurer plusieurs interventions d´une durée moyenne, courte mais aussi longue, ce qui est encore plus vraisemblable.
Les initiatives militaires du sommet qui a réuni l'Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg le 29 avril 2003 sont toujours aussi importantes et ouvertes à tous les Européens. Il ne s'agit pas de constituer des cercles exclusifs mais de donner des impulsions dont tous, y compris les futurs membres de l'UE, peuvent profiter.
Avec l'adhésion de neuf États d'Europe centrale et orientale à l'UE, l'espace de stabilité qu'est l'Europe se renforce et s'agrandit. Il est donc d´autant plus important que l'UE renforce sa capacité d´action à l'extérieur, car, à l'avenir non plus, il n'y aura pas de havres de paix dans un monde agité. L'évolution de la politique européenne de sécurité et de défense est néanmoins source d´optimisme. Beaucoup de ce qui, il y a peu, était de l'ordre de la vision est devenu aujourd'hui réalité. On ne peut exclure des échecs mais il faut les considérer comme une incitation à rester fidèle aux véritables objectifs politiques. Je ne sais pas quand l'Europe qui est encore une puissance en devenir aura réalisé la vision d´une union européenne de la sécurité et de la défense et par conséquent la vision de forces armées européennes. Je sais cependant que nos efforts vont dans le bon sens et qu'il n'y a pour les Européens d'autre solution raisonnable qu'une intégration et qu´une capacité d´action plus grande. Les nouveaux membres vont également apporter leur pierre à cet édifice.
Traduction Forum (TC)
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