RWE - issue en 1990 de l'ancienne société Rheinisch-Westfälische
Elektrizitätswerke AG - se range aujourd'hui dans le peloton
de tête des entreprises industrielles, tant à l'échelle nationale
qu'internationale. Au cours de l'histoire de notre entreprise dont
nous avons célébré le centenaire au mois de juin, nous nous sommes
diversifiés avec succès et, outre notre activité d'origine qui est
la production et la distribution d'énergie, nous avons conquis de
nouveaux marchés à fort potentiel de croissance.
Au cours des dix dernières années, notre chiffre d'affaires a augmenté
en moyenne de 11% par an. L'évolution de notre résultat a pratiquement
atteint le même niveau, avec une augmentation moyenne de 9%. Parallèlement,
les effectifs du Groupe ont presque doublé pendant la même période
pour atteindre aujourd'hui 135.000 collaborateurs, grâce à la croissance
interne et à l'acquisition d'autres entreprises. Cela prouve que
le succès d'une entreprise est à la base d'un niveau d'emploi plus
élevé.
Nous constituons aujourd'hui un groupe d'entreprises positionné
à l'échelle internationale; nous intervenons dans les secteurs de
l'énergie, de l'industrie minière et des matières premières, de
l'industrie pétrolière et chimique, de l'élimination des déchets
industriels et ménagers, de la construction de machines, de l'outillages,
des télécommunications, et de la construction. Nous cherchons à
occuper une position de leader dans tous nos champs d'activités
en vue de garantir un essor durable à notre entreprise. Nous réalisons
aujourd'hui près de 70% de notre chiffre d'affaires sur des marchés
où nous comptons parmi les intervenants les plus importants.
Nous considérons l'intégration européenne comme un élément essentiel
de la mondialisation et comme une chance pour nos clients, nos collaborateurs
et nos actionnaires, et donc pour l'ensemble du Groupe. Aujourd'hui,
nous sommes déjà présents dans 130 pays dans le monde. Une part
de près de 20% du chiffre d'affaires du Groupe, qui a atteint 72
milliards de DM au cours de l'exercice 1996/97, a été réalisé à
l'étranger, et cette part continuera d'augmenter.
Notre but est de réaliser, d'ici à 2005, 25 milliards de DM à l'étranger,
sur un chiffre d'affaires global qui aura atteint selon toute vraisemblance
100 milliards de DM.
L'Europe constitue de loin le marché le plus important pour RWE.
Au cours de l'exercice 1996/97, les entreprises du Groupe ont réalisé
au total 92% de leur chiffre d'affaires global en Europe, soit 66
milliards de DM. Grâce à l'Union monétaire européenne, l'intégration
économique et politique mise en œuvre sur le marché intérieur le
plus important du monde, avec 370 millions d'habitants et un produit
intérieur brut de 7200 milliards d'Ecus, fait un pas décisif en
avant; ce processus est un grand défi lancé aux entreprises. Cela
vaut particulièrement pour les entreprises allemandes, puisqu'environ
60% de leurs exportations sont réalisées dans les pays membres de
l'Union Européenne.
En Europe, la monnaie unique fera disparaître les risques de réévaluations
non fondées du Deutschemark, qui avaient sensiblement diminué à
plusieurs reprises la compétitivité des entreprises allemandes sur
les marchés étrangers. Ainsi, par exemple, plusieurs monnaies européennes
se sont considérablement dépréciées par rapport au Deutschemark
au printemps 1995 après l'affaiblissement du dollar. En Allemagne,
les pertes de croissance résultant des turbulences monétaires, estimées
à environ 1% par la Commission européenne pour l'année 1995, ont
généré une perte de 150.000 emplois.
Par ailleurs, la monnaie unique améliorera également la transparence
des prix et par conséquent accroîtra la concurrence sur les marchés
européens des biens et des services. RWE est, quant à elle, concernée
selon des modalités très variées. L'intensité de la concurrence
régnant sur les marchés des énergies de réseaux, de l'électricité
et du gaz, continuera d'augmenter, tout comme c'est la cas sur le
marché des télécommunications. Nous nous félicitons de cette évolution
et sommes prêts à nous lancer dans la compétition.
L'Union Monétaire Européenne peut contribuer à l'accélération du
rythme des réformes nécessaires, surtout en ce qui concerne le marché
du travail et la politique fiscale. En effet, la mobilité des capitaux
est plus importante à l'intérieur d'une zone monétaire que lorsqu'il
faut traverser des frontières séparant des monnaies différentes.
En amplifiant leurs investissements à l'étranger, les grands groupes
multinationaux relèvent, depuis longtemps déjà, les défis sans cesse
plus nombreux de la mondialisation.
Les progrès de l'intégration des marchés financiers internationaux
constituent un autre défi pour les entreprises. Grâce au passage
imminent à l'Euro, les marchés financiers nationaux des pays concernés
vont conjuguer leurs efforts pour former un marché européen. Ainsi,
un marché commun des titres verra le jour en Europe. Les investisseurs
privés et surtout les investisseurs institutionnels cesseront de
se concentrer sur les marchés nationaux au profit d'une vue plus
large, à l'échelle européenne. Cela contribue à faire passer au
premier plan une perspective orientée vers une sélection par secteur
au niveau européen. Pour cette raison, les entreprises devront désormais
accepter que leurs performances soient comparées à celles de leurs
concurrents européens selon des critères bien plus sévères. Au cours
de ce processus, les indices nationaux des actions, comme l'indice
allemands DAX, perdent également de leur importance en tant qu'indicateur
de la performance des actions d'une entreprise. L'indice Dow Jones
Euro Stoxx 50 récemment présenté, qui regroupe des entreprises leaders
des pays participant à l'union monétaire, ainsi que l'indice Dow
Jones Stoxx 50, qui englobe en plus des valeurs vedettes suisses
et britanniques -pays ne participant pas à l'UEM -constituent les
nouveaux indices européens.
Nous sommes très heureux que RWE, conformément à son importance,
soit présente dans ces deux indices européens de premier ordre.
Cela permet à l'action RWE de jouer un rôle plus important à l'échelle
internationale. Ainsi, nos actionnaires, ont de fortes chances de
voir augmenter le cours de leurs actions; nous devons donc, pour
notre part, accroître la valeur de notre entreprise, afin qu'elle
se maintienne aux niveaux européen et international. Par ailleurs,
notre action deviendra encore plus intéressante sur le futur marché
européen des titres grâce à la réorganisation des droits de vote
à laquelle nous aspirons; elle sera mise en œuvre sur la base de
la suppression du droit de vote multiple des communes actionnaires,
mesure décidée à une majorité écrasante lors d'une assemblée générale
extraordinaire qui s'est tenue il y a quelques semaines.
RWE adaptera, dès que possible, sa comptabilité à l'Euro. A partir
du 1er juillet 1999, l'ensemble de la comptabilité des sociétés
du Groupe opérant dans les Etats participant à l'union monétaire
sera adapté à l'Euro. En planifiant ces changements au 1er juillet
1999, nous saisissons l'opportunité que nous offre notre exercice
différé, qui s'étale du 1er juillet au 30 juin de l'année suivante.
RWE sera l'une des premières grandes sociétés de l'indice DAX à
établir ses comptes consolidés en Euro au 30 juin 1999, et cela
en utilisant les normes internationales IAS, "International Accounting
Standards". Les offres, le calcul des coûts et les facturations
seront également par principe établis en Euro à compter du 1er juillet
1999. Cela s'inscrit dans la conception que nous avons de notre
entreprise, à savoir être "RWE - Le Groupe de l'avenir", et s'accorde
avec notre position de Société Anonyme de premier plan en Allemagne.
L'Euro n'est pas un produit fini, mais plutôt un itinéraire comportant
beaucoup d'aiguillages et auquel tous les participants doivent encore
s'habituer. Pourtant, l'Union Monétaire Européenne constitue surtout
une chance de surmonter des structures dépassées et trop rigides,
des réglementations excessives et le ralentissement de la croissance,
phénomène souvent appelé "eurosclérose". Les initiatives prises
par la Commission européenne en vue de déréglementer et libéraliser
les marchés fermés à la concurrence - par exemple ceux des télécommunications,
de l'électricité et du gaz - constituent un pas important et positif
en faveur de la croissance et de l'emploi.
Une Europe qui aura réussit à stimuler à nouveau la croissance et
à améliorer le niveau d'emploi grâce à une monnaie unique aura également
moins de difficultés à intégrer les Etats d'Europe de l'Est. "Si
nous ne stabilisons pas l'économie des pays d'Europe centrale et
orientale, ce sont eux qui nous déstabiliseront", a déclaré M. Herzog,
le Président de la République Fédérale d'Allemagne. On ne peut rien
opposer à cette déclaration. C'est précisément dans ce sens que
l'Union Monétaire Européenne a une dimension clairement politique,
comme c'est le cas en matière de sécurité.
Traduction Forum
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