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79ème Sommet franco-allemand 30/07/2002

COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN DU MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION, M. JEAN-JACQUES AILLAGON, ET DU MINISTRE D'ETAT ALLEMAND DE LA CULTURE, M. JULIAN NIDA-RUEMELIN
(Schwerin, 30 juillet 2002)

Schwerin, 30 juillet 2002

Auteurs: J-J Aillagon- J. Nida-Ruemelin


Le représentant du gouvernement fédéral pour les questions de la culture et des médias, le ministre d'Etat M. Nida-Rümelin, et le ministre français de la Culture et de la Communication, M. Aillagon : "la coopération en matière de politique culturelle et des médias est fondamentale pour l'Europe de demain".

Le représentant du gouvernement fédéral pour les questions de la culture et des médias, le ministre d'Etat M. Julian Nida-Rümelin, et son homologue français, M. Jean-Jacques Aillagon, se sont rencontrés le 30 juillet 2002 à Schwerin pour un échange d'informations, dans le cadre des 79èmes consultations franco-allemandes. Les perspectives politiques et sociales de renforcement de la culture européenne et de l'espace médiatique européen étaient au centre des entretiens. C'est surtout le développement de la chaîne franco-allemande Arte et la collaboration dans le domaine des médias et dans le réexamen de la directive Télévision européenne qui ont été examinés. L'office fédéral de presse avait organisé la veille un symposium sur "le rôle des médias dans la constitution d'une opinion publique européenne". Les ministres y avaient participé aux côtés d'environ 40 journalistes, scientifiques et responsables culturels des deux pays.

Le délégué du gouvernement fédéral pour les questions de la culture et des médias, M. Julian Nida-Rümelin et son homologue français, M. Jean-Jacques Aillagon ont déclaré à l'issue de leur rencontre :

1. En matière de culture et d'objectifs de politique culturelle, il existe entre la France et l'Allemagne un large consensus.

Lors de notre discussion sur la cohabitation difficile entre, d'un côté, la mondialisation croissante du commerce, et de l'autre, le respect de la diversité culturelle et le maintien de notre patrimoine culturel, nous avons l'un et l'autre clairement exprimé notre intérêt à rapidement obtenir des résultats concrets. Nous sommes d'avis que cette discussion doit partir du principe que les biens culturels, malgré leur indiscutable importance pour l'économie nationale et internationale, ne peuvent être mis au même niveau que les biens commerciaux. Nous sommes convenus de mener un dialogue franco-allemand intensif à ce sujet qui devra aussi prendre en compte les initiatives internationales dans ce domaine. A cette fin, nous envisageons la création cette année en automne d'un groupe de travail, et en 2003, dans le cadre du 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée, l'organisation d'une manifestation franco-allemande sur ce thème.

2. Nous sommes conscients de l'importance que pourrait avoir notamment une TVA réduite pour les biens culturels, si l'on veut soutenir le secteur culturel dans un contexte de mondialisation politique et économique de plus en plus marquée. Nous avons évoqué ce sujet. Quant à l'extension de ce règlement, il faudra encore en rediscuter.

3. Les questions culturelles jouent également un rôle particulier dans l'élargissement à l'Est de l'UE. Ce qui veut dire concrètement : pour une réussite à long terme de l'intégration européenne, il faut y associer, avant tout, la culture et la vie quotidienne des citoyens en Europe et veiller à leur apporter, à tous, une information complète dans ces domaines. Ceci s'applique aux Etats-membres actuels de l'UE, mais ne cessera de gagner en importance avec l'élargissement prévu vers de nouveaux membres de l'Europe centrale et orientale. Cela signifie d'une part que les responsables politiques doivent par un discours politique approprié, participer au renforcement d'une prise de conscience du contexte européen, et d'autre part que les gouvernements doivent améliorer les conditions de coopération des médias européens.

4. Un renforcement de l'engagement des médias est également indispensable. Dans ce contexte, la chaîne de télévision franco-allemande Arte joue un rôle particulier : nous nous félicitons des grands progrès que la chaîne a accomplis depuis le lancement de ses émissions il y a 10 ans. Eu égard à sa vocation de chaîne culturelle européenne, Arte doit continuer à jouer un rôle important dans la constitution d'une opinion publique européenne. Nous avons convenu de conforter Arte dans ce rôle. La vocation européenne de la chaîne doit être sensiblement renforcée et avant tout la coopération entre les Etats-membres de l'Union européenne et les pays candidats doit être approfondie. L'objectif est de permettre à Arte de développer encore mieux sa vocation européenne. Nous allons suivre ce processus par l'intermédiaire d'un groupe de travail franco-allemand, dans le cadre des consultations franco-allemandes sur les médias avec le président de la Commission de radiotélévision des Länder et le Représentant de la République fédérale d'Allemagne pour les Affaires culturelles dans le cadre du Traité de coopération franco-allemande, M. le ministre-président Kurt Beck.

5. De plus, nous sommes décidés à utiliser en commun la radiodiffusion internationale en tant que média important et à promouvoir la coopération entre les radiodiffuseurs internationaux des deux pays. Nous considérons que les réflexions portant sur une modification du statut de la station de radiodiffusion allemande à l'étranger "Deutsche Welle" sont une bonne occasion de discussion des formes que pourrait prendre une coopération plus étroite des radiodiffuseurs internationaux des Etats partenaires européens, qui permettrait à l'Europe de se faire entendre d'une voix commune dans d'autres régions du monde. Sur proposition du ministre français, des possibilités de coopération au sein d'Euronews doivent être discutées.

6. En outre, nous avons convenu d'utiliser le temps gagné grâce au report de l'évaluation de la directive Télévision européenne pour échanger nos opinions de manière engagée. Il s'agira de trouver quelles idées communes sur la réforme de cette réglementation permettraient une approche unie franco-allemande en tenant compte le plus possible de nos partenaires européens. La coopération dans ce domaine devrait débuter très prochainement.

7. C'est avec un grand intérêt et approbation que nous avons adopté la proposition du représentant de la République fédérale d'Allemagne pour les affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande, M. le ministre-président Kurt Beck, de créer, à l'occasion du 40ème anniversaire de ce Traité, un prix pour les jeunes créateurs de la télévision et du cinéma, qui sera remis une fois par an, alternativement en France et en Allemagne. Cette décoration et sa remise contribueront à un ancrage durable de la coopération franco-allemande dans l'opinion publique.


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